Ils se mobilisent chaque matin depuis mardi 15 octobre. Les salariés de l'Île Longue, lieu stratégique de la force de dissuasion française, demandent à la direction de Naval Group de meilleures conditions de travail et surtout une revalorisation de leur prime d'attractivité.
Deux-cents à 300 salariés de l’Île Longue sont en grève depuis mardi dernier. Le site, d'un effectif de 500 personnes, sert de base à la Marine nationale pour ses sous-marins nucélaires lanceurs d'engins (SNLE).
À l'appel de la CGT, ils se rassemblent chaque matin devant l’embarcadère de Brest au départ de la navette, mais refusent d'embarquer.
Principale renvendication des travailleurs : une revalorisation de leur prime d'attractivité, qui s'élève actuellement à 320 euros mensuels. Ils réclament 170 euros net en plus par mois.
"Nous avons des frais inhérents plus importants qu'un salarié de Naval Group basé à Brest. Et la différence de prime entre l'Île Longue et Brest ne comble pas forcément ces frais supplémentaires. A l'Île Longue, on finit plus tard et on a des frais de garderie pour les enfants par exemple", argumente Roland Guilcher, délégué syndical.
Les salariés souhaitent également une meilleure prise en compte du risque sanitaire. "Il y a des expositions multiples au plomb, au radon, à l'amiante et aux rayonnements ionisants pour certains", rapporte Roland Guilcher.
Situation bloquée
Une délégation syndicale a été reçue la direction locale de Naval Group ce mardi. "Elle a fait des propositions sur nos revendications et répondu sur la qualité de vie au travail, ce qui est en effet très important", indique Roland Le Guilcher. "Mais sur l'indemnité Ile Longue, ça reste bloqué et ça met les salariés très en colère."
Selon les syndicats, le travail sur le site de l'Île Longue tourne "au ralenti". Ils ne souhaitent pas reprendre leur activité avant d’être entendus. Après sept jours de grève la situation est au point mort.Ce n'est pas tant la direction locale qui bloque, c'est la direction générale. Ils ne viennent même pas nous voir, ils ne se rendent pas compte des contraintes qu'on a sur le site. C'est du mépris pour nous.
Plusieurs actions depuis une semaine
Plusieurs actions ont été menées depuis le début du mouvement. Lundi, les grévistes ont bloqué dans le calme le pont de Recouvrance, au-dessus de l'Arsenal.
Après un premier rendez-vous à la Préfecture maritime, les travailleurs ont également rencontré le député du Finistère Jean-Charles Larsonneur, membre de la commission de la Défense Nationale et des Forces armées.
L'élu a promis de "relayer [leurs] demandes" et "essayer de faciliter les discussion" aurpès de la direction de Naval Group. Ce mercredi, ils ont pris la direction de l'hôtel de ville, espérant le soutien de François Cuillandre.