Du côté de Brest, depuis ce matin, la ville distribue des pastilles d'iode aux habitants résidant près de la base navale. Les Brestois concernés sont ceux qui vivent dans un périmètre de 500 mètres autour des installations nucléaires. Une distribution inédite dans la Cité du Ponant.
A l'instar de ce qui se fait autour de la rade de Toulon et des centrales nucléaires françaises depuis la catastrophe de Tchernobyl, la préfecture du Finistère met à jour son Plan particulier d'intervention (PPI). Dans un rayon de cinq cents mètres autour de la base navale de Brest, autour du quartier de Recouvrance, les riverains reçoivent ce samedi matin à titre préventif des pastilles d'iode.
Toutes les personnes concernées, quelques milliers, ont pu se présenter ce samedi de 9 h à 12 h, à la mairie des Quatre-Moulins avec le talon rempli de ce prospectus et un justificatif de domicile. Le service de santé des armées leur remettra alors des comprimés d’iode. De nouvelles distributions auront lieu les 15 et 22 juin.
Le port militaire de Brest est situé au cœur d'une ville de 140 000 habitants. Sa base navale abrite régulièrement des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE), des sous-marins nucléaires d'attaque (SNA) et parfois, le porte-avions Charles-de-Gaulle, également à la propulsion nucléaire.
Le risque pris en compte est celui d’une fuite au niveau du réacteur, engendrant la libération d’éléments radioactifs, dont de l’iode. En revanche en cas d’accident à l’Ile-Longue, garage des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, en rade de Brest, où sont également stockées les ogives nucléaires des missiles, Brest ne serait pas concernée. Selon les calculs des services de l’Etat, la propagation des poussières radioactives n’atteindrait pas la ville.
On peut rappeler qu'en cas d'accident nucléaire, de l'iode radioactif peut être rejeté dans l'atmosphère. Son inhalation accroît les risques de cancer de la thyroïde. En ingérant des pastilles d'iode, on sature la thyroïde qui ne fixe pas l'iode radioactif.
Le reportage à Brest de Tangi Kermarrec et Carole Collinet
Interviews :
- Angel Padilla, Direction Régionale du Service de Santé des Armées
- Hervé Cadiou, Université Européenne de la Paix