À partir de 20h, ce mercredi 6 novembre, les ambulanciers de Jussieu Secours de la région de Brest sont en grève. Ils réclament de meilleures conditions de travail et des augmentations salariales.
"Je me suis engagé dans ce métier parce que j'avais envie de porter secours, de faire du soin", assure Hoël Drot, ambulancier et délégué syndical Force ouvrière au sein du groupe Keolis Santé nord Finistère.
Comme ses 85 collègues, l'ambulancier accompagne au quotidien des patients hospitalisés ou qu'il faut rapatrier. 20 % de son activité est aussi liée aux gardes qu'il assure pour le Samu.
Le problème principal, c'est qu'on fait un métier peu rémunérateur. Alors, on a le choix entre faire 35h et galérer à remplir le frigo ou avoir un salaire correct, mais devoir assurer des semaines de 40 à 45h.
Hoël DrotAmbulancier et délégué syndical Force ouvrière au sein du groupe Keolis Santé nord Finistère.
À partir de 20h, il sera en grève comme nombre des 85 ambulanciers du groupe, à la tête de la filiale des ambulances Jussieu Secours dans le secteur.
"Le problème principal, c'est qu'on fait un métier peu rémunérateur. Alors, on a le choix entre faire 35h et galérer à remplir le frigo ou avoir un salaire correct, mais devoir assurer des semaines de 40 à 45h."
On peut nous mettre en pause n'importe où et à n'importe quel moment. Sur un parking, entre deux patients.
Hoël DrotAmbulancier et délégué syndical Force ouvrière au sein du groupe Keolis Santé nord Finistère.
Les plus hautes rémunérations, celle des ambulanciers diplômés d'État, atteignent 12,50 € de l'heure.
En ligne de mire, la suppression des décomptes des temps de pause. "On peut nous mettre en pause n'importe où et à n'importe quel moment. Sur un parking, entre deux patients, on ne peut pas dire que ça soit du repos. Cela donne des journées à rallonge sans la rémunération qui va avec."
La faute, selon Hoël Drot, à la convention collective des ambulanciers qui dépendent du ministère des Transports et non de celui du ministère de la Santé, comme ils le souhaiteraient.
Des revendications déjà portées depuis plusieurs mois, auprès de la direction du groupe Keolis Santé, sans succès : "Quand on réclame des augmentations de salaire, un treizième mois, on nous répond que le groupe est à l'équilibre."
Il manque 15 000 ambulanciers en France
Le délégué syndical appelle aussi à la création d'un comité économique et social pour obtenir davantage de preuves chiffrées de la part de sa direction : "Si on avait un CSE central, on pourrait demander des expertises comptables alors qu'aujourd'hui, on est obligé de les croire sur parole."
Alors qu'il manque 15 000 ambulanciers en France, le délégué syndical dénonce l'inaction des organisations patronales pour rendre son attractivité au métier : "Ils se contentent de batailler auprès de l'Assemblée nationale ou la Sécurité sociale pour obtenir l'autorisation d'avoir des ambulances à deux patients, nous en tant que salariés, on est contre."
La grève, entamée ce mercredi 6 novembre, se poursuivra jeudi et pourrait perturber les transports programmés de patients "qui ont déjà été prévenus, assure le délégué syndical. Mais la garde départementale et tout ce qui concerne Samu seront assurés."