Une infirmière contractuelle au CHRU de Brest, en congés pendant deux semaines, a choisi d’aller prêter main forte à ses collègues parisiens débordés par l’afflux de malades du coronavirus. Mais la jeune femme vient d’apprendre que son contrat à Brest ne sera pas renouvelé.
La polémique va bon train. Il faut dire que Mona Gherghout ne décolère pas. Au sortir d'une nuit de garde particulièrement éprouvante à l'hôpital Lariboisière à Paris, la jeune infirmière ne s'explique toujours pas la décision de l'hôpital de Brest de mettre fin à sa collaboration. "Je me sens trahie par l'hôpital, par la fonction publique en général, confie t-elle, je ne comprends pas comment un hôpital public peut avoir une réaction comme ça, alors que le ministre de la Santé, le Président de la République envoient des appels à la solidarité, des appels à l'aide."
Un non sujet pour l'hôpital brestois
L'hôpital de la Cavale Blanche qui tenait un point presse ce jeudi à propos du transfert des patients parisiens organisé cette semaine a estimé que cette polémique n'avait pas lieu d'être. Le CHRU a démontré sa solidarité avec la région parisienne en recevant des patients et en envoyant plusieurs dizaines de soignants, a commenté le directeur, Philippe El Saïr.
"On est sur un dossier assez simple, a t-il estimé, un contrat, qui devait s'arrêter avant même le déclenchement de l'épidémie. Pour des raisons que je n'ai pas à évoquer, la personne va à Paris, elle décide d'y aller. On prend bien-sûr en compte ce souhait, qu'on régularise au plan administratif. Et le terme du contrat va intervenir comme il aurait dû intervenir avant la crise. On est sur un non sujet."
Mais le contrat de l'infirmière devait être renouvelé
Un mail adressé le 17 mars dernier par la direction du personnel semble pourtant indiquer que le contrat de la jeune femme, qui s'achève le 4 avril devait être renouvelé pour trois mois.
Les congés des agents hospitaliers en question
Au-delà de ce cas personnel, le syndicat CGT de l'hôpital estime que cela pose la question des congés des agents du fait de la réorganisation de l'hôpital en pleine crise sanitaire. "Manifestement l'administration n'a pas apprécié cette initiative, remarque Thomas Bourhis, secrétaire général de la CGT du CHRU de Brest, elle a estimé que l'agent devait rester à disposition de l'employeur. Sauf qu'effectivement, si elle était en congé, elle était libre de faire ce qu'elle voulait. Donc, il y a une situation paradoxale, avec une administration qui impose à tous les agents soit des congés annuels, soit des récupérations, mais qui estime que tous les agents restent à disposition de l'employeur et qu'ils sont restreints dans leurs déplacements personnels".
Un syndicat, qui attend maintenant que la direction clarifie sa position quant à la mise à disposition de ses agents pendant cette crise sanitaire.