Prison de Brest. Un piquet de grève pour exiger des postes

Depuis 6h30, ce 27 septembre 2023, un piquet de grève s’est installé devant la maison d’arrêt de Brest. Une quarantaine de salariés dénoncent des conditions de travail qui se dégradent, la surpopulation carcérale et demandent des postes supplémentaires.

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"La coupe est pleine" ont-ils écrit sur les cartons accrochés aux grilles ou posés sur des palettes. Gaétan, surveillant depuis 2014, raconte le quotidien des surveillants de la maison d’arrêt de Brest. "Au fil des années, ça s’est dégradé. On a eu beaucoup de départs à la retraite et personne n’a été remplacé. Aujourd’hui, il y a des agents qui occupent deux postes. On devrait avoir 50 détenus à surveiller, on en a 60, 70, 80 !"

LIRE : Surpopulation dénoncée dans les prisons de Rennes et de Brest 

Les surveillants de la prison sont venus sur leurs heures de repos, leur temps libre ou même leurs jours de vacances, car les agents de l’administration pénitentiaire n’ont pas droit de faire grève. Mais ils se disent "à bout."

"L’établissement doit faire face à une surpopulation grandissante, précise Gaétan. Il y a actuellement entre 420 et 450 détenus pour 250 places. On n’arrive plus à répondre présent, il y a des missions qu’on devrait faire qu’on ne fait plus."

Manque d’effectifs

Ce manque de personnel, Nicolas Parra, représentant syndical FO Justice, le constate dans tous les établissements. "Sur les 24 prisons de la région pénitentiaire, il y a 327 postes vacants".

"Mais à Brest, il y a une vraie urgence, poursuit Damien Luce, secrétaire territorial FO Justice. Quand je vois un personnel de surveillance qui passe 6 jours sur 7 en détention et qui ne peut donc plus prendre un rendez-vous chez son médecin, c’est qu’il y a un véritable problème."

Sécurité est en jeu

"Quand on voit les conditions de travail, le nombre d’heures supplémentaires, ça n’est pas supportable, précise le secrétaire territorial. C’est dangereux pour le personnel, dangereux pour les détenus, dangereux pour les gens extérieurs qui viennent faire des activités."

"En 2018, lors du grand mouvement de colère des surveillants, regrette-t-il, on avait demandé des moyens supplémentaires, on a eu un gilet pare- balles et une paire de pompes, on a perdu 5 ans."

Les manifestants demandent une quinzaine de postes supplémentaires pour la prison de Brest et rappellent que leur métier est compliqué mais qu’il a une fonction importante.

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