400 personnes rassemblées en mémoire de Clément Méric, jeune Brestois militant d’extrême gauche tué à Paris jeudi. Seuls le "Collectif antifaciste rennais" et "Solidaires" ont pris la parole. A Rennes, il existe de plus en plus de tensions entre "Antifa" et les groupuscules d'extrême-droite.
L’heure était au recueillement, place du Parlement à Rennes où 400 personnes s'étaient rassemblées en hommage à Clément Méric. Mais l'ambiance était tendue. Il y avait le collectif anti-fasciste rennais, plusieurs partis de gauche, certains syndicats aussi. Le PS local était présent, mais sans banderole.
Ambiance tendue
La situation s'est tendue lorsqu'en début de rassemblement, nous avons essayé d'interviewer un militant socialiste anonyme. "Vous n'êtes pas légitimes", "Clément était des nôtres", ont expliqué au militant PS, quelques "anfifa" cagoulés qui portaient des lunettes noires. Ils ont aussi fustigé des militants du front de gauche. Le collectif antifascite de Rennes voulait ainsi dénoncer les "récupérations" qu'il y a autour de ce drame.
Nous n'avons pas pu poursuivre l'interview avec le militant PS. Les membres du collectif antifascistes de Rennes, qui ne voulaient pas s'exprimer devant notre caméra, sont les seuls à avoir pris la parole, ensuite devant une banderole "ni oubli, ni pardon" avec Solidaires 35. Ils ont aussi observé une minute de silence en hommage à Clément et ont entonné un "Clément Antifa, Clément Antifa".
Il y avait beaucoup d’anonymes. Des retraités, des familles avec enfants, des étudiants... Chez tous, les mêmes mots reviennent, ne pas faire le lit de l’extrême droite, ne pas banaliser les idées fascistes. Certains ont commencé à défiler dans la ville, mais le rassemblement s'est vite dispersé à cause de la pluie.
Tension qui grandit à Rennes
Beaucoup disent ici que la tension a augmenté ces derniers mois à Rennes. Des patrons de bar étiquetés à l’extrême gauche nous ont décrit des scènes de bagarres très violentes entre anti-fascistes et membres de groupuscules d’extrême droite. En fait, à Rennes, à chaque fois, que ces militants d’extrêmes droite se réunissent, ceux de l’extrême gauche organisent des contre manifestations, comme à Chartres de Bretagne le 23 mars dernier.
Le 9 mai dernier lors d'un autre rassemblement d’une dizaine de militants d’extrême droite, une bagarre à coup de marteaux a éclaté dans un bar de Rennes, plusieurs personnes ont été blessées. Des plaintes ont été déposées. A Rennes, les militants anti fascistes demandent la dissolution de ces groupuscules d’extrême droite, qui représentent quelques dizaines de personnes en Bretagne.