L'Abeille-Flandre a opéré, ce 30 septembre, son ultime voyage vers Brest. Là où tout a commencé, en 1979 et là où tout finit aujourd'hui pour le remorqueur de haute mer. C'est dans la cité du Ponant qu'il va être déconstruit, après 45 années de service. L'émotion était palpable chez les anciens membres d'équipage venus saluer une dernière fois "leur" navire.
"On a pris des bonnes branlées à bord ! ". Lionel Guyot n'aurait manqué pour rien au monde le retour au bercail de l'Abeille-Flandre. "Ça fait plaisir de la voir, même en sachant où elle va".
L'ancien maître d'équipage a du mal à masquer son émotion quand, ce 30 septembre, il suit du regard l'arrivée du mythique remorqueur à Brest, lequel sera déconstruit dans la ville où tout a commencé pour lui en 1979.
Lionel a officié sur le bateau pendant 20 ans, jusqu'en 2005. Cette année-là, la Flandre cède sa place à une autre Abeille, la Bourbon, et s'en va rejoindre Toulon, son nouveau port d'attache.
"J'ai les larmes aux yeux"
17 ans plus tard, la silhouette familière du navire se dessine à nouveau à travers la brume qui enrobe la rade de Brest. Un adieu à la mer qui rouvre la boîte à souvenirs. "Le moment fort, c'était le remorquage de la partie arrière de l'Erika en 1999, relate Lionel. Le temps était mauvais. On a tenté le tout pour le tout. Avec les coups de boutoir qu'il y a eus, le pétrolier est parti au fond et voilà".
L'ancien maître d'équipage évoque "les bons moments, les coups de gueule, les coups durs à bord, mais on avait confiance dans le bateau. On voyait arriver les paquets de mer mais il était costaud".
"C'est toujours émouvant de voir son ancien navire, surtout qu'il va à la casse". Gilbert Chenay a travaillé sur la Flandre de 1979 à 1993. Lui aussi a fait le déplacement jusqu'au port pour saluer, une dernière fois, le remorqueur. "J'ai les larmes aux yeux, dit-il. C'était un très bon bateau, le haut de gamme".
Des visites publiques ce week-end
L'Abeille-Flandre, après 45 années dédiées au sauvetage en haute mer dont 25 à la pointe bretonne, s'est amarrée quai Malbert pour la dernière fois
Avant qu'elle ne soit déconstruite par la société Navaléo, le public pourra monter à bord. Des visites du remorqueur sont programmées samedi 1er et dimanche 2 octobre, de 14 h 30 à 18 h.
Le prix de l'entrée est fixé à 3 euros. Les recettes seront intégralement reversées à l'association des oeuvres sociales de la Marine.