30 ans que le voilier La Recouvrance fait battre le coeur de tous les brestois....Cette goélette construite par les chantiers du Guip en 1992 est devenue le bateau emblématique de la ville. Yann Fournier commande avec passion ce navire depuis 10 ans. Littoral consacre une émission entière à la Recouvrance. Entretien avec le Capitaine.
Le 14 juillet 1992 à l'occasion des premières grandes fêtes maritimes de Brest, la coque de la goélette la Recouvrance était mise à l'eau sous le regard ému de plusieurs milliers de personnes.
"Il n’est pas étonnant que la mise à l’eau de ce navire au nom si évocateur, ait pu frapper l’imaginaire des Brestois au point d’identifier la mémoire de leur ville à La Recouvrance, symbole d’un passé enseveli sous les ruines de leur cité bombardée et qui ressurgissait sous la forme d’un objet que l’on aurait pu croire à jamais disparu.
Hervé GrallExtrait des carnets de bord de la Recouvrance
Depuis le voilier n'a jamais cessé de naviguer. Yann Fournier a pris son commandement en 2012. Il nous raconte son attachement au navire et à la fonction de Capitaine:
Pourriez vous nous décrire votre rôle à bord?
Mon métier de Capitaine depuis 10 ans, c’est de mener la Recouvrance le mieux possible avec l’aide de l’équipage. Je dois faire en sorte que les gens naviguent en sécurité, qu'ils passent un bon moment et que le bateau soit bien mené.
Avant cela, j’avais navigué sur d’autres voiliers traditionnels comme le Renard, Pen Duick ou encore l’Etoile de France.
C’est émouvant de voir tous les brestois et tous ceux qui aiment ce bateau fêter cet anniversaire. C’est beau, c’est le travail de tous les gens et les équipages qui nous ont précédé, du chantier, des métiers qui ont été créés pour monter le projet (la fabrication des pièces traditionnelles, des voiles…) tous les gens qui ont participé d’une manière ou d'une autre en étant aussi simple passager, car si il n’y a pas de passagers…les bateaux meurent.
Cela fait trente ans que cela dure et c’est extraordinaire.
Comment le bateau a t'il été créé à la base ?
La recouvrance est née dans le cadre d’un concours qui était organisé par la revue « Le Chasse- marée ». Ce concours proposait à tous les ports de France de construire un bateau à l’image de la ville. Brest a choisi les plans d’une goélette aviso, "Iris", trouvés au musée de la Marine. Une association s’est montée. Elle a utilisé ces plans là pour construire la Recouvrance. Le nom a été choisi en référence bien sûr au quartier historique de Brest.
A l’origine, qu'elle était la mission de la goélette Iris, modèle de la Recouvrance ?
Cette goélette transmettait des informations, des ordres et du courrier d’une « amirauté » à une flotille ou d’un navire amiral vers ses navires satellites. Elle avait aussi un rôle de surveillance et courait après les contrebandiers comme les navires qui faisaient de la traite négrière.
Aujourd’hui, à quoi sert la Recouvrance ?
Le rôle de ce bateau aujourd’hui c’est de naviguer, rendre les gens heureux et de représenter la ville de Brest partout dans le monde.
Les brestois sont très fiers de leur bateau, c’est sans doute que la Recouvrance les représente bien.
L'émission Littoral entièrement consacrée à la Recouvrance, c'est ici:
Ce qui est incroyable aussi dans l’histoire de la Recouvrance, c’est la vitesse à laquelle le bateau a été construit ?
Ce sont les chantiers du Guip qui étaient installés à l’Ile aux Moines dans le Morbihan qui sont venus ouvrir des ateliers ici à Brest pour construire le bateau. Depuis, ils sont restés et se sont développés. Pour eux aussi, ça fait 30 ans d’âge !
C’est une forme d’accomplissement d’être à la barre de la Recouvrance, il n’y a pas de lassitude ?
C’est un bonheur de tous les jours, je ne sais pas si c’est le début, la fin ou le milieu de ma carrière. J’espère en tout cas rester le plus longtemps possible à bord de la Recouvrance.
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