L'île d'Ouessant, au large de Brest dans le Finistère, est connue pour sa nature sauvage et ses fameux moutons noirs. Mais voici que des chèvres commencent à modifier le paysage. Plus d'une centaine de spécimens devenue sauvage s'ébat en toute liberté. Une présence qui fait des dégâts dans les jardins et dégrade les landes.
Si vous vous baladez sur le sentier côtier au sud d’Ouessant, vous apercevrez peut-être des biquettes, très jolies dans le paysage. Seulement voilà, pour certains habitants de l’île, comme Elizabeth, leur prolifération et leur comportement pose problème. "On est sur une petite île, on vit sur un espace fini alors on ne peut pas laisser prospérer un tel troupeau sans avoir de contrôle !"
Trop nombreuses, elles provoquent des dégâts
Preuve en est : les dégâts que ces caprins ont déjà causé chez sa voisine Marie-Hélène. Elle montre un muret centenaire dont les pierres se sont effondrées, car les animaux sont montés dessus pour atteindre le feuillage des arbres et se nourrir.
Avant, j'arrivais à les empêcher de rentrer dans le jardin en faisant du bruit avec des casseroles pour les éloigner. Maintenant, elles n'ont peur de rien.
Marie-HélèneOuessantine
Au départ de la situation : une quinzaine de chèvres libérées dans la nature par leur propriétaire il y a une dizaine d’années. Depuis elles se sont reproduites au rythme de 10 % par an ! On en compte aujourd’hui près de 130, à l’état sauvage : problématique pour l’environnement de l’île, notamment concernant l’érosion. À partir du chemin qu'elles ont créé, la terre et les cailloux tombent de la falaise. Quand elles piétinent le sol, il peut y avoir des micro-éboulements. Problématique pour le bon équilibre de l'île.
On est sur une lande : c'est un habitat protégé au niveau européen. De même pour les pelouses littorales, que ces chèvres peuvent endommager sérieusement
Fanch Quénot Naturalisteadjoint à l'environnement
Cette année, les chèvres devraient être rapatriées sur le continent au sein d’un enclos. Bientôt fini pour elles la liberté.