VIDEO : A Ouessant, Hélène Prigent a créé Les Îliennes, une maison d’édition dédiée aux cultures insulaires

Après 15 ans de vie à Paris à travailler dans le monde des musées, Hélène Prigent a ressenti le besoin de changer de vie. C’est à Ouessant, qu’elle a décidé de poser ses valises et d’y créer une maison d’édition.

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À quarante ans, Hélène Prigent s’est lassée de la vie parisienne. Cette course effrénée sans cesse et les programmations d'expositions dans les différents musées ne lui convenaient plus. En 2015 et bien avant cet engouement que l’on connait depuis la Covid, Hélène décide de quitter Paris pour s’installer à Ouessant avec une idée en tête, monter sa propre maison d’édition et explorer les cultures insulaires.

Le choix de Ouessant, terre battue par les vagues et les vents, n’est pas le fruit du hasard, c’est une île qu’elle connait bien puisqu’elle y séjournait enfant avec sa grand-mère.

Connaître les histoires

En créant Les Îliennes, sa maison d’édition, Hélène Prigent fait le choix de se consacrer à la découverte des cultures des îles et plus particulièrement celle de Ouessant pour l’instant. Son premier livre est sorti en 2018 et aujourd’hui sa maison d’édition compte huit ouvrages à son actif. Hélène sait que pour connaître un lieu, il faut connaître l’histoire de ses habitants et pour cela, quoi de plus fort que la collecte de témoignages.

Sur l'ile de Ouessant, la grande majorité des hommes étaient des marins de commerce et les femmes, restaient seules avec les enfants pendant de longues périodes, d’où le surnom souvent associé à Ouessant « Îles des femmes ». Hélène embarque dans une grande aventure, celle d'un livre d'entretiens. Elle fait un travail de collecte de témoignages auprès de ces derniers marins de commerce et recueille leurs histoires avant que cette mémoire ne disparaisse.

Ils avaient des vies incroyables, jusqu’à leur 14 ans, ils vivaient exclusivement à Ouessant et ils partaient faire le tour du monde sur des bateaux ! Il y a des tas d’histoires surprenantes.

Hélène Prigent

Découvrir les récits de ces hommes et de ces femmes, c’est quelque part, partir en quête de l’âme de Ouessant. Hélène en devient la passeuse, "ce qui m’intéresse, ce sont les gens et ce qu’ils racontent".

Trouver sa place

 

Pas toujours facile de trouver sa place quand on arrive dans un nouvel endroit et c’est encore plus vrai sur une Île. On ne devient pas Ouessantin parce que l’on vit sur l’île. Mais Hélène a su gagner la confiance des habitants qui la considèrent aujourd'hui presque comme l'une des leurs.

Je ne suis pas Ouessantine et je ne serai jamais Ouessantine. Je n’ai jamais aspiré à être ce que je ne suis pas. 

Hélène Prigent

Hélène est à la croisée des chemins de l'insularité. Elle en partage le quotidien depuis plusieurs années, avec ses forces et ses solidarités mais son bagage "d'ex-étrangère", lui offre aussi une lecture acérée des coutumes locales. Elle dispose d'un regard à "360 degrés" sur ce qu'implique être une "îlienne".

Le film Hélène et les Îliennes, réalisé par Erwan Le Guillermic est à découvrir ici. Il sera diffusé dimanche 27 novembre à 12h55 sur France 3 Bretagne, ?

"Les îliennes" fourmille de projets, avec toujours la volonté de donner à voir les tripes et le cœur des Ouessantins, une image que les îliens s'approprient, loin de la carte postale.

Échange avec Erwan Le Guillermic, le réalisateur :

Hélène Prigent est une femme plutôt discrète, comment s’est passée votre rencontre et comment a-t-elle réagi face à votre désir de film pour raconter son histoire ?

J'ai découvert Hélène dans une émission sur France Inter où elle était invitée.

Elle est discrète c'est vrai, mais elle est aussi très affirmée dans ses choix. Elle n'a jamais refusé l'aventure du film, car je pense qu'au fond d'elle, elle pouvait percevoir la singularité de sa démarche. Elle a questionné le projet, ses angles, et dès lors que je lui ai bien expliqué qu'elle serait avant tout une passeuse pour rencontrer et mettre en avant les habitants de l'île en dehors des clichés, elle était partante. Je pense qu'elle a tu ses appréhensions, en m'accordant une certaine forme de confiance. J'ai l'impression qu'elle est un peu comme cela dans la vie, les nouveaux défis ne lui font pas peur.

Ce choix de tourner plutôt en hiver, qu’à la belle saison, pourquoi ?

On a décidé de tourner en hiver pour sortir de la carte postale de l'île au printemps. On voulait la voir dans la nuit, dans la tempête, dans un relatif isolement, afin de faire ressortir plus intensément le fait de pouvoir compter sur les amis, sur les relations avec les Ouessantins. On savait que la "photo" du film s'en ressentirait avec un aspect un peu dur, mais que la chaleur des relations sociales n'en apparaitrait que mieux.

Pas facile quand on n’est pas née à Ouessant de s’intégrer, Hélène a réussi ce pari, comment a-t-elle fait ?

Le premier jalon de son intégration est passé par son engagement en tant que correspondante du Télégramme sur l'ile. Cela lui a permis de rapidement rencontrer beaucoup d'habitants, et de pouvoir ainsi se présenter à eux. Parallèlement elle développait son propre projet, elle avait donc un but sur l'ile, ce qui est une condition fondamentale pour s'intégrer. A fortiori un projet qui progressivement a donné à voir aux Ouessantins eux-mêmes une belle image en dehors des clichés de leur propre île. Le premier ouvrage fût sur le travail d'un dessinateur en résidence sur l'île qui a "croqué" les habitants de manière humoristiques. Les Ouessantins ont ainsi tout de suite adopté les "Iliennes".

Au-delà d’aimer Ouessant, elle aime les Ouessantins et leurs histoires… c’est sa force ?

Je pense que sa force est d'arriver sans à priori, ni idées préconçues, qu'ils l'ont bien ressenti. Sa force est peut-être aussi de ne pas trop attendre de l'autre, de laisser les choses se faire.

 

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