La période des fêtes de fin d'année est cruciale pour les ostréiculteurs. Très impactés par le norovirus l'an dernier, ils ont pris des précautions pour protéger leurs huîtres des risques de contamination et satisfaire la clientèle.
Sur la commune de Mesquer, en Loire-Atlantique, le ballet des tracteurs ostréicoles va durer quelques heures, avant que la marée ne remonte. Un temps précieux et compté pour remonter vers la plage les derniers prélèvements d'huîtres, celles qui seront vendues pour les fêtes de Noël.
"Le cycle de production de l'huître est d’environ deux ans, explique Nicolas Denis, employé ostréicole, tandis qu'il déplace des poches d'huitres de 15 kilos sur la remorque. "Avec les petits coefficients de marée de Noël, on ne pourra pas accéder à nos parcs les plus bas, donc a décidé de remonter les huîtres. Les poches sont déjà calibrées".
"Plus de 15 jours de purification avant les fêtes de Noël"
Tout juste pêchées, la précieuse cargaison est ramenée à l'entreprise : les huîtres y sont à nouveau triées, lavées et plongées dans des bassins de purification, des méthodes qui ont évolué depuis la crise sanitaire de l'an dernier.
"Elles sont en sécurité, puisqu’elles sont dans les bassins depuis plus d’une semaine, donc on aura plus de 15 jours de purification avant les fêtes de Noël", explique Maxime Barlet, ostréiculteur à Mesquer.
"C'est des précautions qu’on n’avait pas l’habitude de prendre, mais qu’on préfère prendre maintenant. Toute notre eau est en circuit fermé, on a isolé l’intégralité de nos lots et on leur mettra au moins 10 jours de purification pendant cette période".
L'an dernier, la contamination au norovirus sur plusieurs zones ostréicoles et l'interdiction de commercialisation avaient rejailli sur l'ensemble de filière en Loire-Atlantique et en Vendée. Maxime Barlet avait vu ses ventes chuter de 40 %.
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Cette saison, il espère écouler 26 tonnes d'huîtres durant les fêtes, soit environ 20 % de son chiffre d'affaires. "Cette année est exceptionnelle : on a eu un beau mélange entre l’eau douce et des températures très clémentes, le premier froid, on l’a eu la semaine dernière. On a eu des croissances qu’on n’avait pas vues depuis des années à cette époque-là. On sera sur un bon cru."
Il l'assure, les huîtres ont cette année un petit gout de noisette iodée !
Le reportage de Myriam N'Guenor, Christophe François et William Sabas
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