Le président Emmanuel Macron a marqué ce mardi 4 juillet son attachement à la dissuasion nucléaire, "clé de voûte de la sécurité" de la France, en embarquant à bord d'un des sous-marins atomiques de la base de l'Île-Longue, près de Brest.
Avant lui, seuls Valéry Giscard d'Estaing, en 1974, et François Hollande, en 2012, avaient embarqué à bord d'un sous-marin nucléaire. Au lendemain de son discours devant le Congrès, Emmanuel Macron a passé environ deux heures sur la base ultra-secrète de l'Île-Longue ce mardi 4 juillet, dans la rade de Brest, qui abrite les quatre sous-marin nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) de la Force océanique stratégique (FOST).Base que le chef des Armées a quittée un peu avant 11H00 en hélicoptère afin de rejoindre à quelque 300 km des côtes le SNLE Le Terrible, pour une plongée de quatre heures.
Hélitreuillé à bord du sous-marin, Emmanuel Macron devait déjeuner avec l'ensemble de l'équipage, avant de visiter la bâtiment et notamment la soute à missiles et le poste de commandement missiles. Une séquence de lancement simulé était également au programme.
Réaffirmer son attachement à la dissuasion nucléaire
Le président tient à rencontrer "celles et ceux qui oeuvrent à la nécessaire permanence de la dissuasion française et qui font écho à sa détermination à garantir les intérêts vitaux de la France", a fait savoir à l'AFP son entourage.
La veille, à la tribune du Congrès, le président avait souligné "l'accumulation des menaces" qui pèsent sur "notre environnement, y compris notre environnement proche". Disant vouloir "construire la paix", Emmanuel Macron avait insisté sur les missions confiées aux armées : "la dissuasion, clé de voûte de notre sécurité; la protection de nos concitoyens et de nos intérêts; l'intervention là où le respect du droit et de la stabilité internationale sont menacés".
Nouveau système de combat tactique
Les SNLE constituent la composante océanique stratégique de la dissuasion nucléaire française. Ces imposants bâtiments de 138 mètres de long disposent de deux équipages, chacun composé d'environ 115 marins dont une quinzaine d'officiers.
Chaque SNLE, bâtiment indétectable au fond des océans, est équipé de 16 missiles balistiques à tête nucléaire, des armes d'une portée de plus de 6.000 km. Le Terrible, à bord duquel a embarqué le président, est le dernier de la série. Il a été admis au service en septembre 2010 et a été le premier SNLE à être équipé d'un nouveau système de combat tactique (SYCOBS), dont l'essentiel est commun avec celui du futur sous-marin nucléaire d'attaque de type Suffren. Il est surtout équipé du système d'arme de dissuasion dans sa nouvelle version M51.
Une visite calibrée
Avant cette plongée à 70 mètres de profondeur, M. Macron est arrivé en hélicoptère à 09H15 à l'Île-Longue, site qu'il visitait pour la première fois. Sous un grand soleil, le visage fermé et dans une posture très solennelle, il a été accueilli par les représentants des différentes armées (Air, Terre, Marine nationale et gendarmerie) et s'est ensuite rendu dans les ateliers où sont réalisés les derniers assemblages et contrôles des missiles et têtes nucléaires.
Puis il a salué près de l'entrée des bassins quelques fusiliers marins et gendarmes maritimes faisant partie du dispositif de protection du site, prenant le temps de leur serrer longuement la main et d'échanger avec chacun quelques mots. A l'intérieur des bassins fermés où sont entretenus à sec les sous-marins, M. Macron a enfin rencontré une vingtaine de civils et militaires représentatifs du personnel participant à l'entretien des SNLE. Près de 280 entreprises interviennent quotidiennement à l'Île-Longue, dont un millier de militaires et 1.500 civils.