La Brittany Ferries va pouvoir compter sur l'Etat pour sortir de la tourmente dans laquelle elle est plongée depuis la quatorzaine imposée par la Grande-Bretagne. Le président de l'Assemblée nationale l'assure : "le gouvernement est dans une logique de sauvetage et de relance".
Avec la quatorzaine décrétée par la Grande-Bretagne, la Brittany Ferries (BAI) essuie une grosse tempête. Conséquence : une réduction des traversées entre la France et l'Angleterre, la mise à l'arrêt de six de ses navires et des mesures de chômage partiel pour les salariés. La perte de chiffre d'affaires est estimée à 250 millions d'euros par son président, Jean-Marc Roué. Brittany Ferries espère aujourd'hui un sauvetage de l'Etat.
Le gouvernement est bien dans une logique de sauvetage, de relance et de redémarrage pour cette entreprise
Contacté ce lundi soir, par téléphone, Richard Ferrand est catégorique : le gouvernement "ira jusqu'au bout de tout ce qui est possible tant au niveau européen que français pour la filière du transport maritime. Il y a des directives européennes qui autorisent à aller plus loin en matière de soutien de la masse salariale".
Selon le président de l'Assemblée nationale et député du Finistère, "la quatorzaine britannique a été un couperet brutal pour BAI qui réussissait à sortir de la période de confinement". Or, "ce ne sont pas seulement des mesures qui vont permettre de remplir les bateaux, ajoute-t-il. Il faut aussi que la compagnie maritime retrouve une activité normale". A ceci près que la quatorzaine imposée aux voyageurs reste une décision de la Grande-Bretagne et qu'elle seule peut la lever. "On se bat et on va continuer à se battre" assure Richard Ferrand.
"Différents outils en cours d'analyse"
L'Etat a accordé sa garantie sur un prêt de 117 millions d'euros, "remboursable à partir de 2025" précise le président de l'Assemblée nationale qui, la semaine dernière et tout au long du week-end, dit avoir eu des échanges avec le ministre de l'Economie, la ministre déléguée à l'Industrie et le ministre des Transports. "Différents outils sont en cours d'analyse, comme l'élargissement des exonérations des cotisations sociales ou encore l'aménagement éventuel des échéances et termes du prêt, en fonction de l'évolution de la situation de l'entreprise".
De leurs côtés, les Régions Bretagne et Normandie et les départements de ces deux régions, qui sont actionnaires de la compagnie maritime finistérienne, devraient apporter une aide à hauteur de quinze millions d'euros.
Les dirigeants de Brittany Ferries seront reçus dans les prochains jours par les cabinets des ministres concernés. "Le fait que le gouvernement mette tout cela sur la table montre bien qu'il est aux côtés de BAI" souligne Richard Ferrand.