Des salariés de la Brittany Ferries se sont réunis à Roscoff, ce 29 août 2020, pour exprimer leurs inquiétudes et rencontrer la député Sandrine Le Feur à bord d'un navire. Un plan de redressement de la compagnie bretonne se dessine, mais il dépend de l'aide des collectivités locales et de l'Etat.
Rude période pour les liaisons maritimes transmanche: la saison 2020 aura été courte et douloureuse. Certains navires resteront à quai à partir de début septembre 2020, un mois plus tôt qu'habituellement. Le trafic est largement réduit entre la France, l'Angleterre et les îles anglo-normandes depuis qu'une quatorzaine est imposée pour les voyageurs par le gouvernement britannique et par le gouvernement de Jersey. Obligation réciproquement imposée par la France.
Fréquentation en chute libre
Brittany Ferries, dont 85% des passagers sont Britanniques, a enregistré 65 000 annulations ou reports de voyages depuis l'annonce par le gouvernement britannique, le 13 août 2020, de la quatorzaine, entrée en vigueur dès le samedi 15 août. "Nous avons eu 200 000 passagers en juillet et août 2020 contre 780 000 l'an dernier à la même période", a indiqué Jean-Marc Roué, président du groupe, qui estime la perte de chiffre d'affaires à "250 millions d'euros, plus de la moitié des 450 millions d'euros prévus".
Désarmement de navires
Le navire Bretagne, qui opérait la ligne reliant Portsmouth à Saint-Malo, sera désarmé à compter du 7 septembre et ne devrait pas reprendre son service avant mars 2021.
Le navire Armorique, qui effectuait la rotation Roscoff-Plymouth s'arrêtera le 31 août et ne sera remplacé par le Pont-Aven qu'à compter du 10 septembre à raison de trois allers-retours par semaine. Le Connemara devrait stopper ses rotations début septembre 2020.
Plan de redressement
La compagnie Brittany Ferries, basée à Roscoff, a annoncé qu'elle augmentarait la demande de chômage partiel pour ses salariés. A l'heure actuelle, environ 40% de ses effectifs, soit 800 salariés, bénéficient de cette mesure, en place jusqu'au 31 décembre 2020.Jean-Marc Roué, président de la Brittany Ferries, précise les perspectives du sauvetage de sa société
Le prêt garanti par l'Etat de 117 millions d'euros sera remboursé, par tranche de 30 millions par an, prévoit la Brittany Ferries. En interne, un plan d'économie de 15 millions d'euros (non-remplacement de départs à la retraite) est annoncé. Une aide de la région Bretagne et de la région Normandie et des départements de ces deux régions, qui sont actionnaires de la société, devrait fournir 15 millions d'euros supplémentaires. L'Etat est également sollicité, à hauteur de 15 millions d'euros, réclamés sous la forme d'annulation de cotisations sociales.
En rencontrant la député LREM Sandrine Le Feur, ce samedi 29 août 2020, à bord de l'un des navires, les salariés et le président de la compagnie Brittany Ferries espèrent que leur demande de sauvetage sera entendue à Paris.