L’usine chinoise Synatra de Carhaix a suscité beaucoup d’espoir pour l’emploi en centre-Bretagne. Mais la réalité est loin d’être rose pour de nombreux salariés. Les tensions et les pressions managériales sont lourdes, démissions et licenciements s'enchaînent.
Un an après son inauguration en grande pompe, l'usine Synutra de Carhaix commence à faire couler beaucoup d'encre.
Le malaise social semble s’installer au sein de l’usine chinoise de fabrication de poudre de lait de Carhaix. Signe qui ne trompe pas : le turn-over des employés. Ces derniers mois, 70 salariés ont quitté l’entreprise, 13 ont été licenciés, et les intérimaires vont et viennent.
Tensions sociales, pressions morales de la hiérarchie… des salariés se sont confiés à la CGT, le syndicat majoritaire de l’usine.
« Ce sont des manques de respect, des demandes de délations, cela devient insupportable pour tout le monde » témoigne Gilles Bourguignon, le délégué CGT du personnel.
Le syndicat distribuait des tracts à la sortie de l’usine ce mardi 31 octobre. « On a de l’exigence, on fabrique quand même un produit pour les nourrissons, mais de là à aller au travail la peur au ventre, sans savoir ce que l’on va faire le lendemain, subir la pression de notre chef… » se demande un salarié, qui a gardé l’anonymat, à la sortie de l’usine.
L’inspection du travail est venue à Synutra le 18 octobre dernier. L’entreprise, qui n’a pas répondu à nos sollicitations, semble connaitre des difficultés de recrutement localement. Des offres d’emplois sont parues sur des sites de recrutement espagnols.