Centrale à gaz de Landivisiau : le Conseil d’Etat déboute les associations opposées au projet

C'est la fin d'un long épisode judiciaire. Le 15 novembre, le Conseil d’Etat a débouté les opposants à la construction de la centrale à gaz de Landivisiau dans le Finistère. Trois associations doivent verser 3.000 euros au titre des frais de justice à Total direct énergie.

C’est la douche froide pour les associations opposées à la construction de la centrale à gaz de Landivisiau (Finistère). Le 15 novembre, le Conseil d’Etat a débouté trois associations de défense de l'environnement et les a condamnées à verser une indemnité de 3.000 euros au promoteur Total direct énergie au titre des frais de justice.

Dans leur requête adressée au Conseil d'Etat le 8 octobre, Force 5, le groupement des agriculteurs biologiques du Finistère (GAB 29), l'Union départementale de la consommation, du logement et du cadre de vie (CLCV) et le syndicat Simples demandaient l’annulation des arrêtés du 10 janvier 2013 (arrêté ministériel) et du 6 mai 2015 (arrêté préfectoral). Ces derniers comprennent les autorisations administratives nécessaires à la création et à l'exploitation de la future centrale.

10 ans de procédure 

Cette décision de la plus haute autorité de l'ordre administratif français met donc un coup d’arrêt à ce serpent de mer. Avec leurs différents recours, du Conseil constitutionnel à la Cour européenne des droits de l’homme, les militants ont repoussé d’année en année le démarrage du chantier.

Cette fois, le Conseil d’Etat a considéré que les arrêts étaient justifiés par des appréciations "relevant du pouvoir souverain du juge du fond.” Il n'a pas donné son approbation mais n'a pas trouvé d'erreur de droit. En mai 2020, Force 5 avait toutefois fait reconnaître l’inconstitutionnalité d'une disposition du code de l’énergie.

"C'est la fin du marathon judiciaire", lance Jean-Yves Quéméneur, le président de l'association Force 5 qui lutte contre ce projet de centrale électrique à cycle combiné au gaz depuis 2012. Déjà en 2010, le Pacte électrique breton prévoyait la construction d’une centrale de 450 mégawatts "dans l'aire de Brest" avec une mise en service en 2015 pour sécuriser "l’approvisionnement électrique" de la région.

Alors que la Bretagne ne compte pas de centrale nucléaire, ce chantier doit lui permettre de réduire sa dépendance énergétique en produisant son électricité. Mais Force 5 refuse de croire en la fiabilité du projet et souligne plusieurs paradoxes. “Le gaz provient de Russie ou d’Algérie, ce n’est pas de l’indépendance. On veut une centrale au moment où le gaz flambe. Où est la cohérence alors qu’on interdit le gaz dans les maisons neuves et le recours aux énergies fossiles ? Il y a d’autres solutions", déclare Jean-Yves Quéméneur.

En janvier 2019, des travaux de dépollution ont commencé dans la zone du Vern (voir ci-dessus), où sera construite la centrale. Sa livraison est prévue pour janvier 2022.

Pour les militants, il s'agissait du dernier recours possible devant une juridiction. 


 

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