Passer de 140 à 400 vaches laitières, c'est le projet du Gaec Tourmel à Commana (Finistère). Il soulève l'opposition des défenseurs de l'environnement d'autant qu'il est situé sur un site classé Natura 2000. La préfecture a tranché : une enquête publique assortie d'une étude d'impact va avoir lieu.
Les opposants au projet de ferme-usine de Commana l'ont appris ce lundi 1er juillet au soir : le préfet du Finistère demande l'ouverture d'une procédure d'autorisation environnementale. Cette procédure va automatiquement déclencher une étude d'impact ainsi qu'une enquête publique. Pour Jean-Jacques Barreau, directeur du parc naturel régional d'Armorique - où cette extension de ferme laitière sera située -, "c'est la preuve que le préfet nous a entendus. C'est satisfaisant mais il est évident que nous devons rester vigilants" ajoute-t-il.
"Territoire à préserver"
A l'origine, ce projet ne devait faire l'objet que d'une simple déclaration à la préfecture. "L'exploitant a fait en sorte de se placer juste en-dessous des seuils de réglementation, indique Jean-Jacques Barreau. Avec 400 vaches, il échappait de fait à toute étude d'impact". C'était compter sans la mobilisation des collectifs et associations de défense de l'environnement, des habitants et des élus municipaux.La ferme-usine serait installée sur le bassin versant qui alimente le lac du Drennec et l'Elorn, véritables châteaux d'eau potable pour 380.000 Finistériens. "Compte tenu du projet tel qu'il est aujourd'hui, nous craignons une pollution de l'eau, précise le directeur du parc régional d'Armorique. Il n'y a pas de garanties. Nous ne savons rien du plan d'épandage envisagé et nous avons des doutes. Autre volet important : le process de méthanisation qui lui aussi est un problème dans ce dossier". Jean-Jacques Barreau rappelle, en outre, qu'aucun plan d'épandage ne sera autorisé sur le parc, "car ce serait en opposition à notre charte".
L'étude d'impact va prendre plusieurs mois. Elle sera à la charge de l'exploitant qui lui seul peut décider d'y intégrer ou pas les services de l'Etat, voire les associations de protection de l'environnement. "Que cet agriculteur préfère un élevage hors sol, plutôt que les pâturages, c'est son choix, note encore le directeur du parc régional d'Armorique, mais ce modèle de ferme-usine ne colle pas à notre territoire". Et de souligner que, dans les Monts d'Arrée, le parc travaille avec 250 agriculteurs sur cette question de l'environnement. "Ils reçoivent une aide de l'Europe pour leur participation active à des opérations environnementales. Car ils comprennent aussi que ce territoire est à préserver".400 vaches, ce n'est pas rien en termes d'impact environnemental