Émotion ce dimanche à Concarneau dans le Finistère où un square a été baptisé du nom des Oubliés de Saint-Paul, ces marins bretons abandonnés par leur armateur en 1930 sur une île (St-Paul) au sud de l'Océan indien. Une cérémonie qui marque la fin d'une quête de reconnaissance pour ces malheureux.
L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
Environ 150 personnes participaient à la cérémonie d'hommage aux Oubliés de Saint-Paul. Depuis plusieurs années, une association se bat pour la mémoire de ces 6 hommes, de cette femme et de ce bébé abandonnés à leur sort 9 mois durant sur l'île Saint-Paul, l’un des districts de la collectivité des TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises).
Une cérémonie émouvante
Depuis ce dimanche les noms de ces oubliés sont gravés dans une plaque en bronze sur le front de mer à Concarneau. Une plaque identique a également été inaugurée il y a trois semaine sur l'île Saint-Paul dans l'océan indien, par le préfet des TAAF, présent à la cérémonie de ce dimanche.
En présence des membres de l'association, des familles des rescapés et des familles des victimes dont certains étaient de Concarneau, un square de la ville a été renommé Square des Oubliés de l'île Saint-Paul.
Concarneau (29)
Intervenants : Maryvonne Tateossian, fille d'un rescapé de Saint-Paul - Dominique Virlouvet
Présidente de l'association des "Oubliés de Saint-Paul" - Jeanne-Marie Yan, nièce d'un disparu
/ Reportage : M. Le Morvan - C. Polet
Une conserverie de langoustes
C’est sur cette minuscule île volcanique à 3 000 km de la Réunion, dans un environnement hostile et aride qu’à la fin des années 20 des armateurs du Havre qui exploitaient déjà l’huile d’éléphants de mer aux Kerguelen, ont installé une conserverie de langoustes. Des Bretons et des Malgaches avaient été recrutés pour y travailler. Les premiers, réputés pour la qualité de leurs conserveries, avaient été attirés par les promesses d’un bon salaire. Les seconds, embarqués pendant l’escale à Madagascar, étaient une main d’œuvre bon marché.
9 mois seuls sur une île hostile
Après une première campagne très fructueuse pendant l’été austral 1928-1929 (400 000 boites de conserve de langoustes rapportées dans les cales du bateau), une seconde campagne débute à l’automne 1929. Lors du départ du bateau en mars 1930, 7 personnes (6 hommes et la femme enceinte de l’un d’eux) acceptent de rester pour garder les installations soumises aux caprices du vent et de la pluie. On leur avait promis qu’un bateau passerait 3 mois plus tard pour les ravitailler : ils vont passer 9 mois sans voir âme qui vive. Cinq (dont la petite Paule née sur place) vont y laisser la vie. Trois seront récupérés en décembre 1930, à l’arrivée du bateau pour une troisième campagne dans laquelle 44 Malgaches seront emportés par une épidémie de béribéri. Le retour des Oubliés fut suivi par un procès long et difficile. Malgré l’octroi d’un maigre dédommagement, ils ne toucheront jamais rien.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters.
Notre politique de confidentialité