Avec le déconfinement, les touristes risquent de débarquer en nombre sur les plages en pleine période de nidification des oiseaux. Or certaines espèces font leur nid à même le sable. Les ornithologues de Bretagne Vivante organisent la protection de ces espèces.
Les gravelots à collier interrompu sont minuscules, couleur sable, sur la plage de Loctudy, dans le sud du Finistère. Mais malgré ce camouflage naturel, c'est une espèce fragile, car menacée par la fréquentation des plages et des dunes, là où elle nidifie.
David Hemery est ornithologue à Bretagne Vivante et cette semaine il forme deux jeunes filles en service civique. Elles vont faire la prévention sur les plages du Finistère sud cet été. Et justement, cas très pratique, un chien non tenu en laisse s'approche dangereusement du nid de gravelots. Autant dire que l'animal ne sait pas lire la pancarte près de l'enclos. Il faut donc rapidement alerter le maître pour qu'il rattrape son chien. "Ça va déranger les femelles explique David, elles vont partir du nid, les oeufs ne seront plus couvés pendant ce temps-là. Ils vont se refroidir et l'embryon ne va pas se développer. Au final, la ponte va être perdue. Et puis ça favorise aussi la prédation."
Déconfinement et risque d'une ruée sur le littoral
Le déconfinement risque de provoquer une ruée vers les plages. La préfecture du Finistère a donc intégré les risques pour la biodiversité dans le calendrier de leur réouverture. L'association de protection de l'environnement alerte sur son site : "Après deux mois paisibles pour les oiseaux, les mammifères marins et la flore du bord de mer, les activités humaines vont reprendre sur le littoral. L’ouverture des plages est vivement souhaitée et très attendue par les élus locaux du bord de mer et les citoyens, mais attention, n’oublions pas que nous partageons ces espaces naturels avec une faune et une flore sauvage souvent protégées et fragiles".
La place de l'homme dans la nature
Ceci-dit, pour Bretagne Vivante, cette période de confinement nous a aussi fait prendre conscience de la place de l'homme dans la nature. "Beaucoup de nos concitoyens ont pris conscience de la présence de ces oiseaux, selon Alain Thomas, bénévole à Bretagne Vivante. Des milliers de personnes sont prêtes aujourd'hui à mieux partager l'espace avec le reste des espèces vivantes" .