Depuis début avril, la gendarmerie enquête sur les familles arrivées en Finistère après le début du confinement, pour rejoindre des résidences secondaires ou s'installer dans des logements en location. Tout le département est concerné, pas seulement les zones touristiques.
Les volets de résidences soudainement ouverts, des attestations douteuses et des explications incohérentes. Autant de détails qui ont conduit la gendarmerie du Finistère à ouvrir plusieurs enquêtes sur les personnes arrivées dans le département après le 17 mars, date d'instauration des mesures de confinement.
Ces enquêtes ciblent les citoyens venus rejoindre une résidence secondaire ou un logement de vacances, dont la location est strictement interdite par arrêté préfectoral pour de nombreuses communes du département, pas seulement sur le littoral.
Tout type de profils
Les contravenants ont des "profils variés", indique le colonel Duvinage, commandant le groupement de gendarmerie du Finistère.
Il s'agit aussi bien de familles, que de retraités, venus de différentes régions en France.
Les gendarmes ont par exemple verbalisé un couple de retraités venu s'exiler dans le Finistère mais effectuant régulièrement des allers-retours entre leur résidence secondaire près de Morlaix et leur résidence principale à plus du 500 kilomètres, "utilisant des prétextes fallacieux".
Une autre enquête a aussi été menée près de Brest : un couple avec enfants ont quitté leur région d'origine pour passer le confinement avec leurs proches. La cohabitation a mal tourné et la famille a opté pour la location d'un logement. Dans ce cadre les locataires mais aussi les bailleurs, sont poursuivis.
Une amende de 135 euros
Les contravenants écopent donc d'une amende de 135 euros. "Le droit ne nous permet pas de renvoyer les personnes chez elles, explique le colonel Duvinage. Nous pouvons soit verbaliser, soit instruire une procédure judiciaire avec convocation au tribunal."
Mais dans les cadres des déplacements, les personnes s'exposent donc à de nouvelles contraventions pour récidives.
Les bailleurs en infraction sont lourdement pénalisés, d'une amende pouvant aller jusqu'à 3 750 euros voire une convocation au tribunal. "Après contraventions, certains mettent fin au contrat de location", précise le commandant de la gendarmerie départementale, contraignants ainsi les familles à plier bagages.
Des enquêtes à partir de patrouilles et contrôles de voie publique
Le colonel Duvinage assure que ces enquêtes sont menées sur la base d'observations des patrouilles et de contrôles sur la voie publique.
Lorsque nous avons un doute sur la véracité des attestations nous pouvons vérifier le domicile, également appeler l'employeur après le contrôle pour les attestation de travail. Nous avons pu ainsi déceler de fausses attestations.
Les gendarmes sont également en contact avec les maires et exploitent parfois des signalements de citoyens, "qui restent assez faibles", mais n'ont pas recours au traçage par téléphone.