Finistère : l'appel à l'aide d'un restaurant pour loger ses saisonniers

C'est un SOS que lance le "Vioben" à Landéda. "Les saisonniers nous ont rejoints mais nous n'arrivons pas à les loger. Chambre, chalet, dépendance dans le jardin, nous regardons partout." Pire encore que les autres années, l'hébergement des saisonniers est un véritable casse tête.

"On est au bout du monde, commence Yvon Morvan, c’est magique, mais ce n’est pas simple. Et tous les ans, ça recommence. Les touristes viennent et louent maisons et appartements. Nous, les restaurants, on a besoin de saisonniers pour accueillir ces touristes. Mais quand ils cherchent à se loger, les jeunes ne trouvent plus rien à louer !"


"Les autres années, c’était compliqué, cet été, c’est pire !"

La crise sanitaire empêche les vacanciers de partir trop loin. "Ils viennent en Bretagne, et c’est tant mieux assure Yvon, mais du coup, toutes les locations sont prises d’assaut."
 


Et comme avec cette même crise sanitaire, les métiers de l’hôtellerie et de la restauration ont perdu un certain nombre de salariés partis travailler dans d’autres secteurs de l’économie, il a fallu recruter plus large.

La plupart des employés du "Vioben" viennent des environs, "15 -20 kilomètres aux alentours, explique Yvon, mais comme on manque de main d’œuvre, certains arrivent de beaucoup plus loin, de toute la France et même de l’étranger. Et donc, il n’y a pas le choix, il faut les loger."


Le système D

Alexandre arrive de Quimper, il a passé ses deux premières nuits dans un hôtel avec vue sur mer. Une chambre prétée par un collègue du "Vioben". Depuis, il est en collocation avec ses collègues,"c’est sympa, il y a une bonne ambiance, mais à cinq dans une maison de trois chambres, on est un peu à l’étroit" raconte-t-il. Le jeune étudiant en lycée hôtelier n’avait pas d’autres choix.

Sur la côte, il est bien difficile de trouver une location à un prix convenable, "700  euros la semaine quand on et serveur ou commis, c’est impensable" souligne Violaine Le Goff, la propriétaire du "Vioben". Alors, elle a créé un studio au rez de chaussée de son domicile pour pouvoir y installer un de ses employés et depuis quelques temps, elle loue aussi une maison à l’année pour les trois mois de l’été pour ses salariés, mais pas de quoi installer les 30 personnes qui travaillent au restaurant.


A l’impossible nul n’est tenu !

Elle a donc appelé à l’aide sur les réseaux sociaux." Plusieurs saisonniers (sérieux, travailleurs et très agréables) nous ont rejoints mais nous n'arrivons pas à leur trouver un logement pour juillet et août..."
 

En bon voisin, Daniel a proposé une chambre de sa maison. D’autres ont offert des lits pour quelques jours. Mais Violaine et Yvon aimeraient qu’une véritable réflexion soit menée sur la question.

"Ils travaillent dur, c’est un métier physique, il faut qu’ils soient dans de bonnes conditions pour se reposer. C’est important pour eux, pour le restaurant et pour le secteur, si on veut faire venir des jeunes dans nos métiers, il faut qu’on les traite correctement" expliquent-ils en chœur.

Le "Vioben" espère faire travailler une quinzaine de saisonniers dans son établissement, les hôtels et les restaurants voisins vont en employer aussi sept ou huit chacun. Et puis, les ostréiculteurs ont besoin de main d’œuvre sur les parcs en cette saison. "Au total, cela fait une bonne centaine de personnes à héberger pendant l’été" compte Yvon.


Des espaces dédiés pour les saisonniers ? 

Dans certaines zones touristiques, des solutions émergent. Des lieux de vie en période scolaire se transforement en hébergement d'été pour les saisonniers. 

"Les municipalités pourraient peut-être essayer de trouver des solutions, dans les campings municipaux, ou dans des bâtiments communaux. Ou alors, faire comme à la montagne, des centres pour saisonniers, à plus petite échelle que dans les stations de ski où il y a parfois des immeubles de saisonniers suggère Violaine. Ça créé une ambiance, se retrouver tous ensemble, c’est aussi ce qui fait le charme de la vie de saisonniers !"
 

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