Les professionnels du secteur médico-social seront-ils les grands oubliés de la crise du coronavirus ? C'est ce que craignent 27 associations finistériennes qui réclament le versement de la prime Covid-19 pour leurs salariés. Elles avaient déjà alerté au mois de mai.
"Les salariés des secteurs sociaux et médico-sociaux semblent les grands oubliés de cette reconnaissance nationale car ils ont, avec compétence et malgré les risques sanitaires, poursuivi leur tâche auprès des personnes fragiles et dépendantes". C'est en ces termes que vingt-sept associations du Finistère, soutenues par trois organisations syndicales, disent leur amertume dans un courrier adressé à la présidente du Département, ainsi qu'au préfet du Finistère, aux députés et sénateurs bretons.
Amertume car, pour l'heure, les salariés de ce secteur n'ont pas bénéficié de la prime destinée à ceux et celles qui se sont mobilisés pendant l'épidémie de Covid-19.
La crise sanitaire a mis en exergue l’importance du travail de l’ensemble de ces professionnels au service de l’intérêt général, notamment envers les publics les plus vulnérables et/ou dépendants
Ils se sentent "oubliés" alors qu'ils s'estiment légitimes puisque, eux aussi, sont restés à leurs postes. "L'absence de reconnaissance de ce travail pourtant indispensable nous parait inappropriée et un signal préjudiciable à l'engagement professionnel" écrivent ces associations. Lesquelles avaient déjà pris la plume au mois de mai dernier pour les mêmes raisons.
"Nous avons pris des risques pour venir travailler. Par rapport à la prime, nous sommes tout aussi méritants" explique Lyly qui est accompagnante sociale et éducative au Tremplin, à Brest.
Cette plateforme, portée par l'association Les Genêts d'or, accueille des adultes en situation de handicap et se veut une passerelle vers leur autonomie. Pendant la crise sanitaire, si beaucoup sont rentrés dans leur famille, une dizaine est restée dans l'établissement, encadrée par des éducateurs. "On a dû se mobiliser, parfois comme du personnel soignant pour appliquer des procédures très sanitaires, avec du matériel qui était manquant", renchérit la directrice du Tremplin, Guillemette Cariou.
Le secteur médico-social est financé par le Conseil départemental et non par l'Etat. Il n'empêche, ces associations et organisations syndicales comptent bien faire entendre leur voix par-delà les frontières du Finistère. Une rencontre avec les députés de la pointe bretonne s'est déroulée ce lundi 22 juin. En écho à leur courrier dans lequel elles demandent "de tout mettre en oeuvre afin que la prime aux professionnels puisse être allouée de manière universelle par professionnel, quels que soient les métiers et services, sur la base de 1.500 euros nets".