La Ville de Douarnenez a décidé de mettre à disposition des personnes âgées et handicapées un minibus pour qu’elles puissent voter les deux dimanches de l’élection présidentielle. Redonner voix aux seniors : un défi à relever pour que les anciens restent des citoyens jusqu’à la fin de leur vie.
La première fois que Pierre Boennec a voté, c'était en 1945 au référendum qui donna naissance à la IVe République. Depuis, il n'a raté aucune élection. À 102 ans, il entend bien faire entendre sa voix et regrette l’abstention. "Il faut venir voter. Moi, on m’a appris ça à l’école. Je voterai tant que je pourrai", affirme-t-il.
Mais tout le monde n’a pas les capacités de ce monsieur pour se déplacer. Partant de ce constat et face au risque d’abstention, la ville de Douarnenez a décidé de mettre en place un réseau de bus les deux dimanches de l'élection. Si habituellement le réseau TUD'bus fonctionne seulement la semaine, les services ont été prolongés.
Rejoindre son bureau de vote en mini-bus
L’idée : aller chercher les personnes à mobilité réduite à leur domicile, les accompagner à leur bureau de vote et les ramener chez eux. C’est une première et cette initiative a l’air de plaire.
"Pour une première, je trouve que c’est bien. On a eu neuf réservations. La dame que j’ai transporté tout à l’heure était très contente. Elle m’a demandé de revenir pour le second tour”, se réjouit Sandrine, la conductrice du minibus.
Pour le prix d'un ticket de bus, les électeurs rejoignent leur bureau de vote. Comme Céline, elle a des difficultés pour se déplacer. Elle a fait appel à ce service, essentiel pour elle puisque pour ce premier tour, elle a glissé deux bulletins dans l’urne. “Je vote aussi pour ma maman par procuration”, nous confie-t-elle.
Pour autant, aucun résident d'Ehpad (Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) n'a sollicité ce service. Aux Jardins du Clos et à la résidence Ty-Marhic, on assure n'avoir reçu aucune demande.
Peut-être que les seniors sauteront sur l’occasion pour le deuxième tour de l’élection. C’est en tout cas ce qu’espère Sonia Nicolas, la directrice adjointe des Ehpad. D'après elle, seule une dizaine de résidents sur 250 s'est déplacée pour voter au premier tour.