Jugée en octobre dernier pour harcèlement moral envers plusieurs agents hospitaliers, l'ancienne directrice de l'hôpital de Lanmeur, dans le Finistère, a été condamnée jeudi 9 décembre par le tribunal correctionnel de Brest à cinq mois d'emprisonnement avec sursis.
Les choses ne se sont jamais passées comme ça
Françoise Le Bot à l'audience du 22 octobre
Brimades, dénigrement et mise au placard : l'ancienne directrice de l'hôpital finistérien de Lanmeur comparaissait le 22 octobre dernier à Brest pour harcèlement moral envers une dizaine d'agents hospitaliers.
A la tête du petit centre hospitalier de 300 lits entre 2008 et 2020, cette femme de 62 ans avait tout au long de son procès "réfuté" les faits reprochés, dont les plus anciens remontent à févier 2014 et les plus récents à décembre 2020.
Tour à tour la barre, les victimes, dont un médecin, une pharmacienne et des cadres administratifs, étaient venus raconter les "brimades", le "dénigrement", les difficultés à avoir des retours lors des demandes de congés, les regards insistants "de la tête au pieds" ou encore "la mise au placard" de la part de leur directrice, suspendue de ses fonctions à titre conservatoire en décembre 2020.
Reconnue coupable envers 5 des 9 plaignants
En la condamnant à cinq mois de prison avec sursis ce 9 décembre, le tribunal de Brest, a suivi les réquisitions du parquet. Il l'a reconnue coupable de harcèlement moral envers cinq agents hospitaliers. Pour les quatre autres, elle a été relaxée.
"Il faudra qu'on comprenne ce que le tribunal a retenu et écarté, il y a effectivement une ventilation sur laquelle nous serons très attentifs", a réagi au terme de l'audience Pierre-Yves Fouré, avocat de Mme Le Bot, assurant cependant qu'un appel était envisagé dans la mesure où sa cliente "a toujours contesté" les faits.
Outre la sanction pénale, l'ex-directrice a été condamnée à verser 4 000 € de dommages et intérêts à l'un de ses victimes.
Les quatre autres, qui avaient demandé un délai complémentaire pour l'examen de leurs indemnités, se sont vu accorder un renvoi sur intérêts civils. L'audience qui permettra d'évaluer le préjudice subi a été renvoyée au 10 mai 2022.