L'île aux moutons, théâtre d'un roman jeunesse sur la souffrance animale

"L'incroyable histoire du homard qui sauva sa carapace" raconte la folle évasion d'un homard et de ses amis crabes et araignées de mer de leur vivier. Un roman jeunesse de Pauline Kerleroux et Thomas Gerbeaux qui aborde avec humour et sensibilité le thème de la souffrance des animaux. 

"Pour être vétérinaire, est-ce qu'il faut savoir soigner tous les animaux ?"  "Toutes les bêtes oui. Chiens, chats, lapins, cochons, vaches, mouton..." "Homards ?" [...] "Mais non voyons, quelle idée !" "Même s'ils parlent ?" "Un homard ne parle pas."

Et pourtant, il parle bel et bien le homard de "L'incroyable histoire du homard qui sauva sa carapace" (éd. La joie de lire). Ce roman jeunesse écrit et illustré par Thomas Gerbeaux et Pauline Kerleroux aborde avec humour et bienveillance la question de la souffrance animale. Il sera disponible en librairie à partir du 20 février 2019.
 
Le synopsis : La petite Jeanne est restée "sur son caillou" (l'île aux moutons) pour l'été alors que ses autres amis sont partis passer leurs vacances "sur la Terre Ferme". Au restaurant, elle s'ennuie ("Lorsque Jeanne, son père et sa grand-mère descendaient dîner sur le petit port de Moutonville les repas duraient des heures, parfois des semaines, exceptionnellement des siècles") et part donc "s'occuper toute seule". Elle fait alors la rencontre d'un homard, qui vient de s'échapper de l'eau bouillante dans laquelle il était destiné à être cuit. En effet, ce homard vivait dans le vivier d'un restaurant duquel il s'est échappé. Très vite, les deux protagonistes se lient d'amitié et, ensemble, il vont tenter d'aller délivrer les amis crabes et araignées de mer restés dans le vivier. 
 

Ici, on ne mange plus les animaux


Comme pour son premier roman jeunesse "L'incroyable histoire du mouton qui sauva une école", l'auteur est parti pour celui-ci d'une histoire vraie : la vidéo d'une écrevisse qui échappe à la mort en se coupant la pince, plongée dans l'eau bouillante. L'auteur de la vidéo a assuré qu'il avait laissé la vie sauve à cette écrevisse et l'avait mise dans un aquarium. La vidéo a été publié en 2018, la même année où la Suisse - pays de la maison d'édition - a interdit à ses concitoyens de tuer les animaux en les faisant bouillir. Thomas y voit là une bonne trame pour un nouveau roman.
 


La souffrance animal est un thème auquel l'auteur s'intéresse "Je ne suis pas végétarien ou végan" confie-t-il, Mais comme beaucoup je fais attention à ce que je mange. J'évite les poulets élevés en batterie par exemple. Je crois aux droits de tous les animaux." Et surtout du homard, semble-t-il ! 
 


Le livre de Thomas et de son acolyte n'a pourtant par pour but de délivrer un message. Thomas le voit plutôt comme "une invitation à réfléchir" sur un thème d'actualité, comme son livre précédent qui a d'ailleurs été sélectionné pour le prix des Incorruptibles. "C'est avant tout une histoire d'amitié que j'espère amusante", explique-t-il.
 

Un livre pour les jeunes mais pas que...


Étendue sur mon lit, je me suis surprise à sourire à la lecture du roman et à me sentir attendrie par les gestes affectueux de ce "héros à pinces" (comme le nomme son illustratrice) plutôt farouche. Mais est-ce vraiment un livre uniquement pour les enfants ? Question à laquelle Thomas m'a répondu : "J'invite tous les adultes à lire des livres pour enfant. La différence entre un livre pour enfant et un bon livre pour adulte, c'est que le premier peut être lu par tout le monde". 


 

On ne veut pas donner aux enfants quelque chose de bâclé. On ne prend pas l'écriture pour enfant à la légère. On veut leur offrir une langue soignée et bien construite. 
- Pauline et Thomas,
illustratrice et auteur du livre "L'incroyable histoire du homard qui voulait sauver sa carapace"

 


 

Le livre est garni de jeux de mots : les animaux ne voient pas le verre à moitié vide mais l'aquarium à moitié vide, de même qu'ils ne se serrent pas la main mais la pince et que le homard ne cherche pas à sauver sa peau mais sa carapace. L'humour est un trait important pour l'auteur. "J'aime bien garder une forme de légèreté même quand on parle de choses graves", explique Thomas, qui a toujours aimé les auteurs qui mélangeaient les deux comme Françoise Sagan ou, sur un tout autre registre, René Goscinny, auteur du Petit Nicolas. "Je me souviens, enfant, avoir ri seul dans mon lit avec un livre et j'aime l'idée que mon livre puisse faire de même aux enfants."

Les deux créateurs tiennent aux liens qu'ils entretiennent avec leurs petits lecteurs, qui ne sont pas avares en petites attentions (courriers, dessins, etc.). La lettre d'une petite fille de 10 ans à propos de leur premier roman les a particulièrement touchés. "Votre livre m'a plu car, je ressens des émotions. Il me fait rire et quelque fois j'ai mon cœur qui se serre, y écrit-elle. Il y a quelques temps avant que je lise l"'Incroyable histoire du mouton qui sauva une école", je me sentais mal dans ma peau mais quand je l'ai lu, je me suis sentie mieux". 
 
 

Des racines bretonnes 


"C'était intéressant de parler des vies bretonnes un peu à l'écart", considère Thomas. Ce n'est pas au hasard que Pauline et Thomas ont choisi la Bretagne : ils sont tous deux originaires de cette région. Thomas Gerbeaux est né à Paris dans une famille bretonne et Pauline Kerleroux est née à Quimper, dans la ville où les deux amis d'enfance se sont rencontrés. "J'ai beaucoup de souvenirs de vacances là-bas", raconte Thomas. 



 

Pour ce deuxième roman, j’ai gardé le style simple et graphique du premier, mais avec quelques adaptations : j’utilise cette fois-ci 3 couleurs au lieu de 2 : rouge pour notre héros mi-cuit, jaune pour le sable des dunes, les landes sèches typiques de nos côtes bretonnes, en d’autres termes le monde terrestre de Jeanne, et bleu pour l’océan, 
- Pauline Kerleroux, illustratrice du roman "L'incroyable histoire du homard qui sauva sa carapace"


 

Pauline et Thomas ont choisi l'île aux moutons dès leur premier roman qui parlait vraiment d'un mouton. Mais en réalité, l'endroit imaginé par les créateurs s'inspire davantage d'îles un peu plus grandes comme l'île d'Ouessant ou Belle-île-en-mer. Thomas tenait à faire évoluer ses personnages sur de petits endroits dans lesquels "les gens sont obligés de se rencontrer.


 
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