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Le procès de trois agriculteurs et d'un Bonnet rouge, poursuivis pour l'incendie de l'hôtel des impôts de Morlaix en septembre 2014, s'est ouvert jeudi après-midi devant le tribunal correctionnel de Brest, sous haute surveillance. Les réquisitions vont de 8 mois à un an de prison avec sursis.
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Ils n'étaient pas seuls dans la salle d'audience du tribunal correctionnel. Une cinquantaine de personnes sont venus les soutenir. Les quatre prévenus, trois agriculteurs et un militant des bonnets rouges adoptent la même ligne de défense: tout en admettant leur présence sur place le soir des faits, ils nient leur implication. Leurs deux avocats vont plaider la relaxe. Dans la soirée du 19 septembre 2014, environ 300 producteurs de légumes du nord-Finistère s'étaient donnés rendez-vous à Morlaix, avec des tracteurs chargés de pneus et de détritus divers. A l'époque, victimes de l'embargo russe, les agriculteurs protestaient contre la baisse des cours et les taxes.
Le rassemblement avait dégénéré
Dans un contexte très tendu, le rassemblement avait vite dégénéré. Les locaux de la Mutualité sociale (MSA), à Saint-Martin-des-Champs près de Morlaix, étaient incendiés. Plus tard, le hall et une partie de l'hôtel des impôts de Morlaix brûlaient. Outre les faits de destruction par incendie, la justice reproche aux prévenus d'avoir retardé l'intervention des pompiers. Les quatre hommes sont poursuivis uniquement pour l'incendie de l'hôtel des impôts.
Pas de preuves matérielles
Selon la défense, il n'y a pas de preuves matérielles mettant en cause les quatre hommes."Mon client apparaît sur une vidéo, il reconnaît avoir manifesté son soutien aux agriculteurs, mais les images ne démontrent pas sa participation à l'incendie", a expliqué à l'AFP avant l'audience Me David Rajjou, avocat du Bonnet rouge, évoquant "les pressions politiques à l'époque pour trouver des coupables". "Mes clients sont des lampistes", a déclaré Me Jaime Rates, avocat des trois agriculteurs. L'Etat s'est également porté partie civile.
Les quatre prévenus nient les faits qui leur sont reprochés
"Il y avait des gens à bout, des gens en colère, mais mes clients n'ont jamais cautionné les incendies", a plaidé Me Jaime Rates, avocat des trois agriculteurs, affirmant qu'il y avait ni "élément factuel, ni élément à charge" pour les incriminer. Le militant Bonnet rouge a nié avoir demandé aux pompiers de ne pas intervenir. Quant à l'agriculteur soupçonné d'avoir défoncé l'entrée du bâtiment, il a affirmé qu'il n'était pas au volant de son tracteur. L'avocat du Bonnet rouge Me David Rajjou, a dénoncé "l'acharnement" dont aurait été victime son client. L'agent judiciaire de l'Etat a réclamé le paiement solidaire de 336 000 euros en réparation du préjudice subi. Deux syndicats des impôts s'étaient portés partie civile pour "le préjudice moral subi par les agents de Morlaix".
Réquisitions : de six mois à un an de prison avec sursis
Le procureur a requis un an de prison avec sursis à l'encontre du bonnet rouge et de l'un des agriculteurs, et six à huit mois de prison avec sursis pour les deux autres prévenus. Le jugement a été mis en délibéré au 14 juin.
Reportage à Brest de Catherine Aubaile et Gilbert Quéffelec
Reportage à Brest de Catherine Aubaile et Gilbert Quéffelec
Interviews : Me David Rajjou, avocat du Bonnet Rouge - Me Jaime Rates, avocat des agriculteurs
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