Chaque année, l’association Toile d’essai de Douarnenez organise le festival Kino, dont le principe vient du Québec : réaliser des films sans budget et sans compétition. Cette année, chacun étant coincé chez lui, l’association a lancé un Kino confiné, tourné à la maison.
Pendant le confinement, tous les cinémas sont fermés. Beaucoup d’entre eux proposent des plateformes de visionnage en ligne. A Douarnenez, l’association "Toile d’essai", qui gère le cinéma Le club mise plutôt sur la créativité, grâce à ce Kino confiné un peu particulier. « L’idée c’est de rassembler des gens, à distance, et qu’ils s’amusent avant tout. C’est une vraie création et un rassemblement, pour les personnes qui sont seules aussi d’ailleurs. Il faut que cela puisse attirer tout le monde » précise Claudette Leflamand, directrice du cinéma Le Club.
Avec les moyens du bord et quelques règles à respecter
Dans cet esprit, ce sont des thèmes plutôt légers qui ont été choisis. « Réalisez votre scène de cinéma préférée » a été retenu pour la première semaine.
Les participants ont sept jours pour réaliser leur œuvre, avec quelques règles à respecter. La première est bien entendu de ne pas quitter son lieu de confinement et le film ne doit pas excéder trois minutes. Nul besoin d’être un pro, ni d’avoir du matériel perfectionné, ce n’est pas l’esprit, l’idée est bien de s’offrir un moment de liberté et de créativité dans une période difficile.
Pour le matériel, on fait donc avec ce qu’on a : caméra ou appareil photo, ou de façon plus répandue un smartphone. Quant au montage, si on n’est pas rompu à l’exercice, il y a les logiciels sur téléphone mais on peut aussi opter pour un plan unique. Dans le jargon, on parle de « plan séquence » : de grands réalisateurs ont réalisé des scènes d‘anthologie en un seul plan !
Filmer pour rythmer les journées de confinement
Dans la famille Larvol-Campens, tout le monde est à fond ! La réalisation du film hebdomadaire rythme les journées et aucune ne se ressemble. La semaine dernière, ils ont revisité Alien, leur film culte.
De l’écriture du scénario jusqu’au montage, parents comme enfants se sont pris au jeu. Jusqu’au moment du visionnage, le clou de la semaine, où tout le monde rit encore beaucoup. Une fois le film fini, Marianne, la maman, l’envoie aux membres de la famille. « C’est aussi un bon moyen de garder le contact, de donner de ses nouvelles et en prendre des autres » assure-t-elle.
«Aucune journée ne se ressemble
Interview de Marianne, la maman de la famille Larvol-Campens, qui participe au Ciné Kino de Douarnenez
Le premier challenge a eu un beau succès puisque l’association a reçu 33 films. « Les gens sont doués, forts, très créatifs. Quand on sait qu’on est tous confinés, on s’aperçoit que les imaginaires sont énormes, et que même si on est dans des petites boîtes, on est libres de penser et de créer. C’est ça que ça montre, cette force qu’ont les gens, de liberté au moins dans la tête » se réjouit Sophie Couteau, en charge du Kino Confiné.
Pour cette deuxième semaine, les participants ont jusqu’à vendredi 20 h pour réaliser cette fois le clip d’une chanson, existante ou non.
Un exercice très complet
La directrice du cinéma vante un exercice très complet pour que les jeunes fassent une pause dans leurs révisions et s’éclatent, le temps d’un film, avec leur téléphone. De fait, réaliser un court-métrage permet de travailler plusieurs matières : le français pour l’écriture du scénario, le dessin pour le story-board, la technologie pour la partie tournage et montage. Sans compter que savoir calculer aidera également aussi dans de nombreuses étapes !
Tous les films seront projetés lors d’une ou plusieurs nuits du Kino, une fois le confinement terminé. D’ici là, à vos objectifs ! C’est ouvert à tous et à tous les âges.