Comme son nom l’indique, le programme réseau transeuropéen de transport (RTE-T) vise à développer les infrastructures du transport dans l’Union européenne et donc à faciliter les connexions entre les ports et les réseaux routiers et ferroviaires. Le port de Brest-Roscoff et les lignes de chemins de fer bretonnes pourraient donc bénéficier d’aides conséquentes.
La commission européenne a fait entrer le port de Brest-Roscoff dans le réseau transeuropéen de transport. L'Europe doit valider ce choix, mais pour Evelyne Lucas, présidente de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Finistère, c 'est une excellente nouvelle.
Nous ne sommes pas à la fin de la terre, nous sommes au début de la terre. Nous sommes une avancée de l'Europe dans la mer.
Evelyne Lucas, présidente de la CCI du Finistère
Depuis les années 80, l’Europe cherche à développer les infrastructures de transport, ports, routes, chemins de fer pour assurer la circulation des hommes et des marchandises.
Le Traité de Maastricht de 1992 a chargé l’Union de développer les Réseaux transeuropéens (RTE) avec plusieurs ambitions, relier les modes de transports des différents États, rapprocher les régions enclavées du reste de l’Europe.
Les premières orientations ont vu le jour en 1996 et sont régulièrement révisées.
En 2013, le Parlement européen propose que le RTE “transforme l’actuelle mosaïque de routes, voies ferrées, aéroports et canaux en un réseau de transport unifié intégrant l’ensemble des Etats membres”. Neuf couloirs principaux sont identifiés : Atlantique, Baltique – Adriatique, Méditerranéen, Mer du nord – Baltique, Mer du nord – Méditerranée, Orient - Méditerranée Est, Rhin – Alpes, Rhin – Danube, Scandinavie – Méditerranée.
Autoroute de la mer
C’est à ce moment que nait le projet d’autoroute de la mer qui doit connecter l’ensemble du réseau aux ports et aux infrastructures maritimes.
60% du commerce européen se fait aujourd’hui par transport maritime.
Les ports du Havre, de Nantes-Saint-Nazaire, de Bordeaux faisaient partie du RTE-T. C’est désormais aussi le cas de Brest- Roscoff.
Cela va permettre au port breton de bénéficier des financements européens réservés aux infrastructures portuaires et ferroviaires, quelques 20 milliards d’euros entre 2021 et 2027.
Le port de Brest –Roscoff et le réseau ferré breton pourraient toucher 150 millions d’euros d’aide pour les 15 prochaines années.
Pour lutter contre le réchauffement climatique, l’Europe souhaite voir diminuer le nombre de camions sur les routes.
2,5 millions de tonnes de marchandises transitent par le port de Brest alors que 40 millions de tonnes de produits agricoles quittent la région par la route" Il faut décarboner nos transports" insiste Evelyne Lucas. Le réseau va nous donner les moyens de faire des travaux importants pour mettre aux normes des quais, puis ensuite en développer." Des travaux chiffrés à 260 millions d'euros.