Il y a quelques semaines, Williams Kemadjou Tchatchoua était désigné meilleur ouvrier de Bretagne en métallerie. Le Camerounais, sans-papiers, va être régularisé grâce à l'exemplarité de son parcours.
Le sourire aux lèvres, c'est comme un poids qui a été enlevé à Williams Kemadjou Tchatchoua, ce vendredi à la préfecture du Finistère. Il vient de recevoir un récipissé lui permettant d'obtenir, d'ici à trois mois, une carte de séjour, valable un an et renouvelable.
Jusque-là, le Camerounais de 18 ans était sans-papiers et son quotidien était plombé par la menace de l'expulsion. Mais il y a quelques jours, la situation a changé : le jeune homme a été désigné meilleur ouvrier de Bretagne en métallerie.
Avenir serein
L'avenir s'éclaircit donc pour Williams, et l'épée de Damoclès qu'est l'expulsion tombe. "Rester sur un territoire en situation irrégulière, ce n'est pas bon, lance-t-il. Je vais peut-être faire un bac pro par alternance. [...] Pendant les vacances, je veux travailler un mois. C'est tout ça qui fait le changement, dans ma vie."Un changement aussi espéré qu'inattendu par le jeune homme. "Le plus surprenant est que c'est la préfecture qui a contacté ma famille de cœur pour nous donner rendez-vous ici à Quimper", s'étonne-t-il.
Reportage : M. Le Morvan / F. Malésieux / G. Hamon.
Il y a quelques semaines, Williams Kemadjou Tchatchoua était désigné meilleur ouvrier de Bretagne en métallerie. Le Camerounais, sans-papiers, va être régularisé grâce à l'exemplarité de son parcours.
Reportage : M. Le Morvan / F. Malésieux / G. Hamon.
Interviews :
- Williams Kemadjou Tchatchoua, médaillé d'or aux Olympiades des métiers ;
- Éliane Briant, mère "de cœur" de Williams.
Long parcours
Williams entame un long périple en janvier 2014. Il traverse plusieurs pays, Nigeria, Niger, Algérie et Maroc et tente plusieurs fois de franchir la frontière espagnole. Il y parvient le 1er mai 2014. Il se retrouve ensuite à Paris avant de prendre un train, au hasard, gare Montparnasse, qui l'emmène à Rennes.Les services de la Commission départementale d'aide sociale (CDAS) du Finistère le prennent en charge et le placent en famille d'accueil puis dans un appartement à Brest (29) avec d'autres jeunes mineurs isolés comme lui.
Pendant deux mois il suit des cours au lycée Vauban avec des élèves en échec scolaire, avant d'entamer en septembre 2015 un CAP en métallerie serrurerie. "Il a commencé de zéro, mais il apprend très vite, c'est une perle", poursuit Dominique Donval, directeur adjoint du lycée.
Mars prochain à Bordeaux, Williams tentera de devenir meilleur métallier de France.
