Une caméra autonome filme jour et nuit les phoques gris de l'archipel de Molène. Ce projet scientifique, conduit par Océanopolis, le Parc marin d'Iroise et l'Institut supérieur de l'Electronique et du Numérique (ISEN) de Brest, vise à mieux comprendre les habitudes de vie de ces mammifères marins.
Sur les images retransmises en direct : une colonie de phoques gris au coeur de l'archipel de Molène. Les mammifères sont au sec et au repos.
Depuis quelques semaines, grâce à une caméra autonome installée sur place, plus rien de la vie des phoques n'échappe aux scientifiques d'Océanopolis et du Parc marin d'Iroise. "C'est très pratique, explique Sami Hassani, responsable de la conservation des mammifères à Océanopolis, car nous pouvons les observer sans avoir besoin de débarquer là-bas. On va en apprendre plus sur le comportement de cette espèce sur notre territoire".
Repérer les naissances
Une observation à distance, sans nuisances ou dérangement pour les animaux. La caméra, posée sur un mât et alimentée par un panneau solaire, fonctionne 24h sur 24. Elle balaie l'environnement à 360 degrés. "On a la possibilité de zoomer, ce qui rend le comptage des phoques gris plus précis. On peut également repérer plus facilement les naissances : il y en a déjà eu une douzaine sur l'un des îlots".
Les naissances ont lieu d'octobre à décembre et cette surveillance va, du même coup, permettre d'étudier les intéractions entre les animaux au sein de la colonie, comme la relation mère-petits par exemple.
Ce qui anime les observateurs d'Océanopolis et du Parc marin, c'est aussi comprendre pourquoi les phoques gris ont élu domicile sur ce grand îlot de l'archipel, le transformant en zone de repos ou "reposoir". Les animaux n'occupent pas le site tout au long de l'année : ils viennent pendant les périodes de reproduction et de mue.
L'été, quand la météo est moins tempétueuse, ils se dispersent sur des îlots plus petits. "Pendant l'hiver, cet îlot sert de lieu-refuge car il est plus haut sur l'eau, analyse Sami Hassani. Maintenant, pourquoi ici ? Le niveau de la marée est-il un facteur déterminant ? Les données collectées nous aideront à définir cette notion de reposoir".
Le phoque est un animal plutôt solitaire, qui a besoin de moments de repos. La colonie se forme à la faveur de ces temps passés au sec. Mais quid de l'impact de l'activité humaine quand ils sont sur l'îlot ? "Nous étudierons les indicences sur le comportement des phoques. Car il y a des kayaks qui accostent, des embarcations qui approchent à vive allure. Tous cela sera analysé" précise le responsable de la conservation des mammifères.
Les éléments recueillis serviront d'appui au Parc marin d'Iroise pour définir ses actions de protection et de conservation des phoques gris de Molène.
Le public pourra lui aussi observer les animaux depuis la terre ferme car des extraits vidéos seront régulièrement publiés sur les sites d'Océanopolis et du Parc marin d'Iroise.