Le préfet du Finistère interdit la tenue d'une manifestation prévue ce samedi 17 février à Morlaix contre les opérations militaires menées par la Turquie en Syrie. L'interdiction fait suite aux échauffourées qui ont fait quatre blessés à Brest lors d'un rassemblement similaire le week-end dernier.
C'est dire si les tensions entre pro-kurdes et turcs sont vives, y compris en Bretagne !
Dans un communiqué, la préfecture du Finistère explique que l'association La Minoterie-A pleine voix a fait part, jeudi 15 février, de son appel à manifester contre les opérations militaires menées par la Turquie et ses alliés sur le territoire syrien... soit 48 heures seulement avant l'événement.
Déclaration déposée trop tard...
Trop tard au regard de la réglementation puisque cette déclaration, motive la préfecture, ne respecte pas le délai des "trois jours francs au moins avant la tenue de la manifestation".
... après plusieurs altercations violentes
Surtout, cette demande fait suite à d'importantes échauffourées, qui se sont déroulées, une semaine auparavant à Brest, dans un contexte similaire.
Le Télégramme rapporte qu' "environ 80 personnes se sont rendues à l’appel pour protester contre les violences du régime turc faites à la population kurde. Un peu après le début du rassemblement, convenu à 14 h 30, une « dizaine » de partisans du président Erdogan ont surgi, habillés de tee-shirts noirs, brandissant un immense drapeau turc et en provoquant la foule au son de slogans hostiles à la population kurde". S'ensuit alors une bagarre brève mais violente . Bilan: quatre blessés légers.
Le lendemain, toujours à Brest, un nouveau rassemblement d'une soixantaine de manifestants pro-kurdes a manqué dégénérer de nouveau lorsqu'un "Turc, ayant vu le cortège depuis un café voisin, est sorti de l’établissement pour filmer et a aussitôt été pris en chasse par les manifestants", rapporte encore Le Télégramme.
Pas de tensions internationale sur le terrain national
"Considérant qu'il est inacceptable que des tensions et conflits internationaux puissent donner lieu à des affrontements et à des violences sur le territoire national entre des personnes se réclamant des deux camps, et afin de préserver l'ordre public (...) le préfet du Finistère a décidé d'interdire la manifestation (...) et plus généralement, toute manifestation sur la thématique des relations entre la Turquie et les Kurdes sur l'ensemble du département" le week-end prochain, explique l'administration dans un communiqué.
.
Le préfet du Finistère rappelle que l'organisateur d'une manifestation interdite encourt une peine de six mois d'emprisonnement et une amende de 7 500 euros si la manifestation est maintenue.