Depuis l'attaque massive contre la SNCF et les TGV depuis ce matin, c'est le système D qui règne chez les voyageurs décontenancés. Entre renoncement à voyager, bus et covoiturage spontané, l'entraide s'organise entre les naufragés du train.
La circulation des TGV dans l'Ouest, le Nord et l'Est de la France est très perturbée ce vendredi, après une "attaque massive d'ampleur pour paralyser" le réseau. Le trafic reprend très progressivement en Bretagne mais les perturbations vont durer "au moins tout le week-end", indique la SNCF.
Alors, face à ces actes de vandalisme, de nombreux naufragés du train s'organisent et s'entraident, comme nous l'avons constaté à la gare de Morlaix. Bénédicte, par exemple, a pris des billets pour les JO demain et doit absolument être à Paris ce soir : "Je ne sais pas comment je vais faire, ça va être du covoiturage ou du bus ou bien je vais prendre ma voiture. Je suis très mécontente, je pense qu'il y a d'autres moyens d'exprimer sa colère. On ne bâtit pas une société avec des actes de vandalisme", fait-elle remarquer.
J'ai trouvé là, sur le parvis de la gare, deux personnes pour covoiturer avec moi. Tout le monde cherche une solution et comme on a tous envie de partir, tout le monde essaie de se débrouiller !
Christinereine du système D en gare de Morlaix
Un peu plus loin, Christine est soulagée : "Je devais faire un Rennes-Lyon, mon train est supprimé. Donc je vais prendre ma voiture et j'ai trouvé là, sur le parvis de la gare, deux personnes pour covoiturer avec moi. Je n'ai eu aucun problème pour en trouver parce que tout le monde cherche une solution et comme on a tous envie de partir, tout le monde essaie de se débrouiller !", souligne-t-elle.
Pour Jeannine, c'est un autre cas de figure : "Ma fille et mon petit-fils doivent prendre un avion pour la Turquie demain matin, donc, pas le choix, on va les conduire à Paris en voiture. Sinon, ils n'auront pas de vacances."
Vincent est Anglais et il avait réservé des places pour les JO samedi, en water-polo et beach-volley, alors pour lui, "il faut coûte que coûte rejoindre Paris. Ce sera par le bus." Pablo montera dans le même bus, il paiera 80 euros. Ce car arrivera à Paris à 22h22 ce vendredi soir. Autant dire que ce sera donc trop tard, de toute façon, pour la cérémonie d'ouverture des JO.
Parmi les naufragés, signalons quand même quelques miraculés, comme Sophie qui a réussi à arriver en train de Paris à Morlaix à la mi-journée : "Je suis bien consciente d'avoir de la chance. On est partis avec 40 minutes de retard, le train a pris un itinéraire bis jusqu'à Rennes et on arrive miraculeusement maintenant, avec quasiment deux heures de retard. Et je suis très heureuse !", conclut-elle avec le sourire.
(avec Florence Malésieux)