Le drive-in, cinéma en plein air où le spectateur regarde le film depuis sa voiture, s'est presenté comme une bonne alternative pour se rassembler, en respectant les gestes barrières. En Bretagne, les première séances post-confinement s'organisent.
Les drive-in, aussi appelés cinés-parcs, fleurissent un peu partout en France. Le principe ? Une séance de cinéma en plein air et depuis sa voiture. Le concept venu des États-Unis, très en vogue dans les années 1950 - 60, n'est pas nouveau dans l'Hexagone. Mais il connaît un retour en force en cette période de crise sanitaire.
"Nous avons eu une énormément de demandes de devis pour organiser des drive-in. Peu ont abouti, mais le phénomène est en recrudescence", note Morgane Pondard, gérante de Cin'Étoile, entreprise prestataire en projections de cinéma événementielles basée à Elven (Morbihan).
"Redonner envie de sortir"
Michel Lagouche en est "fan". Ce directeur de l'Atelier Culturel de Landerneau (Finistère) a souhaité organiser un drive-in dans la commune, vendredi 12 juin. "Les Ford Mustang sont les bienvenues", plaisante-t-il.
"On voulait reprendre goût à la vie à travers ce drive-in, se déconfiner la tête et sortir de cet espèce de torpeur", explique Michel Lagouche.
À Lesneven (Finistère), Arnaud et Valérie Corolleur, restaurateurs, ont eux aussi voulu "redonner de la joie". Le drive-in, prévu le samedi 14 juin, est déjà presque complet. "On trouvait l'ambiance un peu triste. La machine avait un peu de mal à se relancer alors on s'est dit pourquoi pas ? Ça donnera peut-être aux gens l'envie de sortir et ça nous fait un peu de publicité aussi", sourit le restaurateur, qui proposera des repas pendant la projection.
Ensemble, mais à bonne distance
Ce qui séduit dans le drive-in, c'était surtout l'idée d'une animation festive et collective compatible avec les mesures sanitaires : chacun dans son véhicule, tenus à bonne distance.
Plusieurs associations l'envisagent comme une alternative à la Fête de la musique soit comme cinéma, soit version concert.
Une concurrence aux salles de cinéma ?
La montée en puissance du phénomène est vu d'un mauvais oeil par la Fédération nationale des cinémas français (FNCF).
La FNCF regrette profondément les dégâts médiatiques et économiques que provoqueront ces manifestations qui détournent les spectateurs, les médias, l’administration locale et nationale du seul combat à mener : la réouverture des salles de cinéma
La FNCF dénonce aussi une concurrence déloyale et demande à la Commission nationale du cinéma (CNC) d'interdire ces projections en plein air.
Les organisateurs assurent ne pas être dans une démarche concurrentielle, plutôt dans l'idée de promotion du cinéma. "On a imaginé cet événement à une période où les salles de cinéma étaient fermées et on ne connaissait pas encore la date de réouverture. On a proposé au cinéma local de s'associer et l'idée encore une fois était de redonner l'envie d'être ensemble", insiste Michel Lagouche.
"Ce sera le seul drive-in, je n'ai pas vocation à aller concurrencer les salles de cinéma. En attendant la réouverture, on voulait surtout d'apporter de la joie", indique Arnaud Corolleur.
Morgane Pondard précise que les drive-in doivent être organisés avec les autorisations des distributeurs, du CNC et de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC).