Peste porcine africaine : " c'est une question de jours"

La peste porcine africaine n'a jamais été aussi proche de la Bretagne. Cinq cas ont été décelés sur des sangliers en Belgique ce week-end, à 10 km de la frontière française. Les professionnels de la filière sont très inquiets en Bretagne, région qui produit 60% des porcs en France.

La peste porcine africaine ne présente aucun danger pour l’homme, mais est mortelle pour les porcs et les sangliers contaminés. Ce virus est très résistant dans les sécrétions, les excrétions et les produits issus des porcs contaminés, y compris dans les produits de fumaison et salaison où il peut survivre plus de 140 jours. Exemple : un sandwich jambon beurre contaminé, oublié sur une aire d'autoroute et mangé par un sanglier, peut rendre malade l'animal sauvage.


La progression de la peste porcine africaine est inévitable. La proximité des frontières fait qu’elle arrivera en France, c’est une question de jours.



Ces mots sont de Guillaume Roué. Nous l’avons joint ce lundi 17 septembre, le président de l'Inaporc, l’interprofession nationale porcine, était à Pékin où la peste porcine africaine est le sujet central de discussion. Il faut dire que la maladie progresse de façon exponentielle en Chine et en Asie. Après l’Europe de l’Est et la Russie, 40 000 porcs ont été abattus en Chine ces derniers jours. Une situation inédite, car la Chine est le premier pays producteur et consommateur de viande de porc au monde, et n’avait jamais été touchée par ce virus.
 

Un virus qui se propage en Europe


Le virus a fait son apparition en Europe de l’Est en 2014. Les premiers foyers ont été découverts dans les pays Baltes, en Pologne, et le virus frappe violemment la Roumanie, où près de 110 000 porcs auraient été abattus. "Près de la moitié du cheptel roumain serait décimé", affirme Guillaume Roué. La peste a ensuite franchi la frontière russe puis la Chine et aujourd'hui la Belgique.

En France, pour l’heure, tous les élevages sont sains. L’inquiétude est surtout liée à de possibles importations de sangliers des pays de l’Est qui peuvent être des vecteurs contaminants. 

Pour Guillaume Roué, aussi éleveur de porc finistérien, une éventuelle épidémie représente un grave risque économique pour la filière française et surtout pour la filière bretonne qui représente 60% de la production porcine.


Clairement, la peste porcine africaine peut remettre en cause la pérennité de toute la filière.
 

Les risques pour la filière bretonne


Parce qu’au premier cas de peste porcine en France, on ferme les frontières des pays non européens. Quand on sait que la Bretagne exporte 30% de sa production, les cours vont s’effondrer. Le coup peut être fatal pour bons nombre d’exploitations.


Aujourd’hui, d’importantes précautions sont prises pour tenter d’éloigner tout risque de contamination.
Les chasseurs vont surveiller l'état de santé des sangliers et les éleveurs eux, vont limiter les entrées et sorties dans leurs exploitations et veiller à isoler les bâtiments pour éviter qu'il n’y ait pas de contacts avec les sangliers en particulier.
        
Si un élevage est victime de Peste porcine africaine, il sera abattu et désinfecté. Un périmètre de sécurité sera mis en place et les animaux pourront moins circuler.

Et c’est bien le scénario que tout le monde redoute, la grippe aviaire avait décimé une bonne partie des élevages de volailles dans le Sud Ouest, en Bretagne, et ruiné plusieurs éleveurs.
           

 
Le laboratoire de l'Anses de Ploufragan, référence sur la peste porcine africaine
Le laboratoire Anses de Ploufragan-Plouzané est le laboratoire national de référence sur cette maladie. Ses travaux se sont focalisés sur deux grandes thématiques :

-la validation d’outils de diagnostic adaptés à l’émergence de nouvelles souches. Il s’agit de disposer d’outils de détection virologique et sérologique fiables qui permettent un diagnostic rapide 

-l’étude d'un vaccin.
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