En août 2020, 180 000 habitants du Finistère étaient privés d'eau potable pendant plusieurs jours, suite à un accident sur un méthaniseur industriel exploité par la société Engie Bioz . L'accident avait provoqué la pollution de la rivière l'Aulne à Châteaulin. La plainte des élus et d'associations ne devrait finalement pas donner lieu à une enquête pénale publique.
Elus et associations de Châteaulin avaient porté plainte à l'époque contre la société Engie Bioz.
Un an et demi plus tard, en janvier dernier, le procureur de la République de Quimper a informé la maire de Châteaulin de la possibilité de régler le litige par une amende.
Une proposition qui ne passe au niveau local.
Une procédure de composition pénale jugée trop faible par les victimes
Le procureur de la République de Quimper propose en effet à Gaëlle Nicolas, la maire de Châteaulin, une procédure de « composition pénale ».
Celle-ci prévoit une amende pour la société Engie Bioz, mais pas de procès public. Pour l'élue, la proposition de sanction est faible.
Je déplore très clairement, compte tenu de la complexité de l'affaire, l'absence d'audience pénale au cours de laquelle nous, les victimes, aurions pu nous constituer parties civiles .Nous aurions pu poser des questions, suite à cette enquête. Ce qui est exclu! En fait, Il n'y aura pas de débat .Je pense aux élus qui ont dû gérer la crise et aux habitants, il y a un vrai sentiment de frustration .
Gaëlle Nicolas, maire de Châteaulin et présidente de la communauté de communes de Pleyben-Châteaulin
De la frustration et de la colère pour les plaignants qui n'avaient pas non plus eu accès au dossier pénal .
Pour Brieuc Le Roch, juriste à l'association Eaux & Rivières de Bretagne (association de défense de l'environnement également plaignante )," faire payer une amende à la société Engie Bioz, c'est leur éviter un procès symbolique sur des questions environnementales". Un sujet sensible dans la région.
Ce qui est important pour les associations, ce n'est pas la réparation indemnitaire mais la visibilité. C'est à de dire qu'en Bretagne, on peut être condamné pour de tels faits aujourd'hui. Malheureusement, ce n'est pas ce message qui est livré par la justice dans ce dossier.
Brieuc Le Roch, juriste à l'association Eaux & Rivières de Bretagne
Le montant de l'amende que pourrait payer la société Engie Bioz n'est pas connu.
Le président du tribunal doit encore valider la proposition faite par le procureur de la République de Quimper.