Prix du carburant. Le moteur hybride à eau, inventé dans le Finistère, connait un succès sans précédent

A chaque frémissement des prix du carburant, le kit d'hybridation pour réduire la consommation de carburant, mis au point en 2012 par le finistérien Laurent Balthazar, connait un nouveau succès. Depuis mars, on se l'arrache. Eco l'Eau a réalisé en un mois l'équivalent d'un an de chiffre d'affaire, et le nombre de garages franchisés augmente.

On appelle cela le "dopage à l'eau". Le principe, booster le moteur grâce à un réservoir d'eau qui va s'évaporer avec la combustion thermique, et réinjecter de la vapeur dans l'admission d'air. Cela entrainerait un meilleur rendement, et réduirait l'émission de particules polluantes.

Laurent Balthazar, qui a développé son kit en autodidacte "après avoir lu un article de Science et Vie", estime que le kit Eco l'Eau permet d'économiser environ 20 % consommation de carburant, et prolonge la durée de vie des moteurs.

Certains clients diront jusqu'à constater 30 % de gain, et s'enthousiasment de ce système, qui existe dans plusieurs versions, et en laissent d'autres sceptiques.

"Je dirais qu'il y a un tiers de convaincus, un tiers de curieux, et un tiers qui n'y croit pas" estime Laurent Balthazar, qui ne cherche pas à convaincre avec force études ou statistiques, mais préfère "rester pragmatique" : "des gens achètent, constatent, et en parlent autour d'eux".

100 par semaine

Or le bouche à oreille fonctionne à chaque frémissement des prix à la pompe, comme en 2018. Et depuis le mois de mars, on s'arrache le kit. "J'ai réalisé au mois de mars l'équivalent d'un an de chiffre d'affaires" constate Laurent Balthazar, "et on distribue 100 kits par semaine".

A tel point que la pette entreprise de 5 salariés, basée à Saint-Sève dans le Finistère, ne peut pas suivre. Le kit est posé par un réseau de garagistes désormais franchisés, qui ne cesse de s'étendre : une vingtaine aujourd'hui, principalement dans le grand-ouest, "et 25 ou 30 d'ici septembre, car il y a pas mal de dossiers en cours de signature".

La franchise permet à Laurent Balthazar de se structurer, "même si le kit reste en vente aux particuliers via internet". Car "la pose ne se fait pas impunément" explique Laurent Balthazar, "il faut respecter un certain nombre d'étapes, même si on peut rectifier après la pose."

Ca tend vers la crédibilité

Laurent Balthazar

Avec le réseau de garage franchisés, Laurent Balthazar garantit une pose selon le bon process, et des tests avant et après la pose. Surtout, cela va limiter le retour en SAV dans son atelier de Sainte-Sève ou dans le réseau. "En général, c'est toujours la même erreur, l'injecteur n'est pas placé assez près du turbo" glisse-t-il.

Après 12 ans d'activité, cela permet également de structurer la croissance. Car "nous sommes débordés" convient Laurent Balthazar. "Nous sommes 5, et nous devrions passer à 10, mais ce n'est pas facile". Eco l'Eau devrait ouvrir en septembre un show-room à Sainte-Sève, le long de la voie rapide entre Brest et Saint-Brieuc, "pour plus de visibilité, et pour pouvoir recevoir nos clients dans de vrais bureaux" affirme Laurent Balthazar.

L'autodidacte, qui était informaticien de gestion, tient-là sa réponse aux sceptiques. "Cela prend du temps", admet-il, "mais cela tend vers de la crédibilité".

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