Après les manifestations de Quimper, "le pire est à venir" selon les éleveurs laitiers

Le monde agricole a réagi après les incidents qui ont émaillé la manifestation d'éleveurs laitiers de Quimper, ainsi que les dégradations commises ce week-end. Du côté des éleveurs, confrontés à des prix d'achat dérisoires, c'est l'économie qui est violente, et "le pire est à venir".

Des éleveurs laitiers ont manifesté dans la nuit de vendredi à samedi 23 février dans plusieurs grandes surfaces du Finistère, à Morlaix et Châteaulin. Ils ont également déversé des dizaines de chariots à proximité de la résidence du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, située à Berrien, ainsi que taggué la maison de la parlementaire Chantal Guittet.
Des "actes imbéciles et contre-productifs qui ne vont pas servir leur cause", avait déclaré le préfet Jean-Jacques Brot. Une cause qu'ils ne sentent pas défendue justement. A leur rencontre, c'est le désarroi qui prime. Ils sont confrontés à un prix d'achat du lait par les industriels en baisse (40 € de moins que l'année dernière à la même époque, pour 1000 litres de lait). 

Aujourd'hui, comme Guillaume Porée, éleveur à Gourlizon, les éleveurs laitiers vendent à perte. "Je n'ai aucune solution. J'ai vu le banquier et le comptable, personne ne m'a donné de solution" nous a-t-il expliqué. Il faudrait 100 € de plus à l'achat pour qu'un jeune éleveur, qui a investi 500 000 € pour s'installer, puisse s'en sortir.

Ce sont des jeunes, surendettés et en marge des organisations syndicales qui ont agi la semaine dernière. Une réaction certes violente, la caméra d'une équipe de reportage de France3 à Quimper en ayant fait les frais, mais face à une situation qualifiée de désespérée par leurs pairs. "C'est quand la base sort de la campagne profonde, et que la base est au bord du gouffre" résume Christian Hascoet, vice-président de l'APLI (Association des producteurs de lait indépendants).

Dans la profession, nous rappelle Bernard Mahé, éleveur à Ergué-Gabéric, "il y a un taux de suicide très élevé, plus d'un suicide par jour". La semaine dernière encore, il y en a eu sept dans le département du Finistère. Une violence que les éleveurs retournent également contre eux-même.

Intervenants :

Christian Hascoet
vice-président de l'APLI

Guillaume Porée
éleveur

Bernard Mahé
éleveur à Ergué-Gabéric

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