Les boulangers en tête et plus largement les artisans expriment en ce moment leur mécontentement face à l'explosion des prix de l'énergie. Pourtant des dispositifs d'aides ont été mis en place pour atténuer leurs factures. Encore faut-il savoir à quoi on a droit. La chambre des métiers et de l'artisanat de Quimper se mobilise pour les informer et les accompagner.
Le bouclier tarifaire est ouvert aux très petites entreprises (moins de 10 salariés et chiffre d'affaires annuel inférieur à 2 millions d'euros) dont le compteur électrique affiche une puissance de moins de 36kVA.
Les boulangers en sont par exemple exclus, en raison de la consommation des fours trop élevée. Cependant, d'autres dispositifs d'aide ont été mis en place par l'exécutif, comme l'amortisseur électricité, le guichet d'aide au paiement des factures de gaz et d'électricité, le report du paiement des impôts et des cotisations sociales ou encore la résiliation sans frais des contrats d'énergie les plus exorbitants.
Alors pour aider les artisans à y voir plus clair, la chambre des métiers de Quimper se mobilise pour informer et accompagner ces professionnels.
Ce jour-là, c'est Karine Plusquellec, Conseillère entreprise de la Chambre des métiers et de l'artisanat de Quimper, qui est au téléphone dans le bureau de l'établissement pour faire le relais auprès des bénéficiaires. "Depuis janvier, on contacte les TPE pour faire le point sur les dispositifs d'aide. Il y en a une multitude, notamment pour les compteurs électriques. Les entreprises ont besoin d'information sur le sujet".
Malgré la plateforme unique proposée sur le site du gouvernement, beaucoup d’artisans ont du mal à comprendre ce à quoi ils ont droit pour réduire leurs factures. Alors les conseillers comme Karine vont aussi sur le terrain. La voici chez un boulanger : Rémy Derrien, installé à Briec.
"Pour l'instant, alors que notre facture énergétique a doublé en un an, on entre dans aucune case pour avoir des aides. On n'a pas encore vu un centime ! C'est bien d'annoncer des chiffres, mais c'est mieux de passer aux actes", explique l'artisan.
Ce qui est difficile c'est que tout n'est pas clair encore. On attend la parution de certains décrets. Il y a encore du flou pour certaines aides. On espère que ce sera rapidement plus fluide.
Karine PlusquellecConseillère entreprises à la chambre des métiers et de l’artisanat Quimper
En 35 ans de métier, ce boulanger n’a jamais connu une telle inflation… Alors malgré les aides pour l’énergie, il reste l’augmentation des matières premières. Une hausse des prix de 30 % et même avec des aides, ça ne suffira pas, explique-t-il.
Face à l’inquiétude des artisans, la préfecture du Finistère va mettre en place des permanences d’accueil aux quatre coins du département, pour continuer d’informer sur les dispositifs d’aides de l’État.