Energie. "Les hausses de prix, c’est toujours la faute de quelque chose". Le coup de gueule d’un restaurateur rennais

Sa facture d’électricité du mois de novembre s’est envolée : 1 330 euros au lieu des 110 euros habituels. Son fournisseur a multiplié le prix du kilowattheure par 12. Julien Moreau, directeur d'un restaurant à Rennes, enrage.

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Quand la facture d’électricité du mois de novembre est tombée, Julien Moreau, du restaurant "2 rue des Dames" à Rennes, a d’abord cru à un "rattrapage ou un truc comme ça". "C’était en plein pendant les fêtes de Noël, je courrais partout", raconte-t-il. "Je me suis dit qu’ils n’avaient pas relevé les compteurs, que je verrais plus tard…"

Mais quand le plus tard est arrivé, le restaurateur a dû se rendre à l’évidence. C’était bien la facture d’un seul mois. "On savait que ça augmentait, tout le monde le disait, donc je m’attendais à une hausse, reconnait-il. Mais pas à ça ! Quand c’est multiplié par 2 ou 3, ça fait mal, quand c’est fois 10, il n’y a plus de mots."

Une facture multipliée par douze

De 0,09 centimes du kilowattheure, le prix est grimpé à 0,84 centimes. "On payait en moyenne 110 euros d’électricité par mois, on monte à 1 315 pour la même consommation." Julien Moreau a fait le calcul, c’est douze fois plus.

Le restaurateur a évidemment appelé son fournisseur (Total) qui a proposé un étalement de la facture sur l’année et l’a invité à essayer de faire des économies. "Mais bien sûr, on fait déjà attention en temps normal, je ne laisse pas mon four allumé toute la nuit pour le plaisir", s’agace Julien Moreau qui ne comprend pascet emballement des tarifs.

"Ce n’est pas comme si l’électricité était devenue hyper rare. Cette hausse, c’est une blague. Aucun vendeur ne peut dire à son client, vous allez acheter exactement le même produit qu’hier, mais son prix a été multiplié par dix. "

Le restaurateur sait que les factures de décembre et de janvier vont tomber et s’inquiète. "A ce prix-là, dit-il, Total pourrait fournir la corde…"

Certains établissements auraient déjà décidé de moins ouvrir pour moins consommer. "Ils restent fermés le midi et n’assurent plus que le service du soir, constate Julien Moreau. Et je ne parle pas des boulangers, soupire-t-il. Eux, ils n’en dorment plus la nuit, ils font des cauchemars de factures d’énergie."

Pas de hausse à la carte

Le restaurateur et son frère, Gabriel, chef de cuisine, refusent de répercuter cette hausse sur sa carte. "Ce ne serait pas juste, explique-t-il. Les clients ont eux aussi toutes leurs factures qui augmentent. Et puis, même si on mettait un ou deux euros de plus sur les plats, ça ne paierait pas cette note. On ne l’a pas fait et on ne le fera pas", affirme Julien Moreau.

Mais Julien Moreau est obligé de constater qu’à chaque fois qu’il y a un souci dans la société, les restaurants trinquent. "Nous sommes un peu les derniers maillons de la chaine. Quand le prix de l’essence augmente, les transporteurs nous expliquent qu’il va falloir accepter des hausses, quand les mareyeurs ont des difficultés, on nous impose d’acheter le poisson plus cher…et c’est toujours la faute à quelque chose : nous avons eu la faute au Covid  pour expliquer des hausses de prix sur toutes les matières premières et les ruptures de stock. Puis la faute à la Russie  pour voir nos fournisseurs se gaver sur les suppléments. La faute à la guerre en Ukraine, la faute à la grippe aviaire…"

"Nous ne sommes pas des pigeons"

"On m’a même dit il y a quelques jours que le prix du chocolat grimpait à cause de la guerre en Ukraine. J’ai arrêté tout de suite le commercial qui me servait l’argument en lui disant que le pays n’était pas connu pour ses cacaotiers. Il ne faut pas que tout soit une excuse pour augmenter les factures, nous ne sommes pas des pigeons."

Julien Moreau ne réclame pas d’aides de l’Etat : "Ce n’est pas à lui de payer les factures de gens comme moi qui ont décidé de quitter EDF parce que les opérateurs privés étaient moins chers", mais il aimerait que le secteur de l’énergie se montre plus raisonnable et ne joue pas les profiteurs de guerre.

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