Depuis septembre 2021, 3 bus électriques sortis des usines quimpéroises Bluebus, entité du groupe Bolloré, ont brûlé. Le dernier incendie s'est produit ce vendredi 29 avril à Paris. La RATP retire provisoirement ses 149 Bluebus de la circulation.
Un bus qui brûle en pleine rue à Paris, ce vendredi 29 avril. Les images sont impressionnantes.
Une petite explosion agite le toit, suivie d'un dégagement de fumée puis d'un véritable feu d'artifice, avec une colonne de flammes qui s'élève vers le ciel. Tout se passe très vite.
Ce bus électrique, fleuron de la technologie "Bluebus", sortait des usines Bolloré implantées à Ergué-Gabéric. C'est là près de Quimper, fief de la famille du milliardaire breton, que sont fabriquées les batteries au lithium et que les carcasses des bus sont assemblées.
Le 4 avril dernier, un autre "Bluebus" de la RATP avait pris feu pour une raison indéterminée alors qu'il circulait sur la ligne 86, boulevard Saint-Germain à Paris.
Idem le 30 septembre 2021, à Stuttgart en Allemagne où un "Bluebus" avait lui aussi brûlé. Dans cet incendie, 20 autres bus du dépôt étaient partis en fumée.
Réactions du groupe Bolloré
Le groupe Bolloré reste prudent sur la cause de ces incidents et annonce "mener des analyses pour voir d'où vient l'incendie". Même s'il admet que "le feu part du toit des bus au niveau des batteries", l'entreprise dit "vouloir comprendre avant de mettre en cause ses batteries au lithium."
La RATP retire ses 149 Bluebus 5SE de la circulation
En réaction, la RATP a retiré de la circulation ses 149 "Bluebus" de la série mise en doute (5SE). Ce retrait, le temps de l'enquête, "est le choix le plus raisonnable, pour s'assurer qu'il n'y a pas de défaillance similaire sur d'autres véhicules", a réagi le ministère des Transports.
L'autorité régionale des transports Ile-de-France Mobilités, présidée par Valérie Pécresse, a immédiatement demandé à la RATP de faire "toute la lumière" sur ces incendies "et de prendre toutes les mesures de précaution nécessaires", selon une porte-parole.
Qualifiant l'incident de "préoccupant", l'Association des usagers des transports/FNAUT Ile-de-France a elle aussi réclamé dans un tweet des "actions correctrices rapides de la part du constructeur".
Demande d'expertise complète
Le réseau de transport parisien dispose de 500 véhicules électriques fournis par Alstom, Bolloré et Heuliez (Iveco), sur 4 700 autobus au total, exploités depuis 2016 "sans incident majeur".
La Régie a par ailleurs commandé 451 bus électriques supplémentaires à Iveco, Bolloré et Irizar. "La RATP a demandé une expertise complète au constructeur breton Bolloré afin de donner les explications sur les causes de ces incidents et proposer un plan d'action pour permettre une remise en exploitation de ces bus en toute sécurité", a-t-elle expliqué dans un communiqué.
"Toutes les équipes de Bluebus sont mobilisées pour coopérer activement avec la RATP et les organismes compétents afin notamment de déterminer l'origine du sinistre", a réagi la filiale de Bolloré dans un bref message à l'AFP.
Des incendies de bus électriques sont régulièrement signalés dans la presse spécialisée, même s'ils restent rares. Ils surviennent généralement pendant le rechargement des batteries, la nuit, au dépôt.