Ergué-Gabéric : la ville où tout a commencé pour l'empire industriel Bolloré

Ce jeudi 17 février marque les 200 ans de l’entreprise Bolloré. C'est le moment choisi par l'homme d'affaires breton Vincent Bolloré pour prendre sa retraite. L’histoire familiale et économique du groupe s'est en partie écrite à Ergué-Gabéric dans le Finistère. Sans la famille Bolloré, la ville n'aurait pas le même visage.

L'entreprise Bolloré fête ses 200 ans à Ergué-Gabéric près de Quimper. A l'origine, c'était une papeterie implantée au bord de l'Odet, mais depuis l'arrivée de Vincent Bolloré en 1981, le groupe a grandi. A commencer par la construction de batteries et véhicules électriques.

La prospérité du groupe a toujours profité à la commune finistérienne, bien loin des affaires et polémiques politico-médiatiques nationales et internationales qui foisonnent autour du patron milliardaire du groupe Bolloré. Les bus électriques Bolloré ont même fait leurs essais dans la petite commune avant d'être livrés vers Paris. Ici près de Quimper, on voit donc la vie en bleu.

Ergué-Gaberic ne serait pas ce qu'elle est sans l'entreprise Bolloré. Dans les années 70, elle comptait environ 800 salariés. Aujourd'hui, ils sont près de mille. C'est important pour les collectivités car il y a les taxes. Désormais, la majorité est allouée à la communauté de communes mais il nous reste la taxe foncière.

Hervé Herry, Maire d'Ergué-Gabéric

Du papier à cigarettes aux batteries et aux bus électriques en passant par les films plastiques des condensateurs et la" blue car", l'entreprise familiale Bolloré a prospéré au bord de l'Odet depuis 200 ans. Les ouvriers issus des campagnes avoisinantes étaient logés au plus près de l'usine. Marcel Henry, un ancien salarié revient sur les lieux.

Toutes ces maisons constituent la cité de Keranna. C'est là que vivaient les gens qui travaillaient chez Bolloré. C'était un lien entre les ouvriers et la famille Bolloré. Ils étaient proches de leur travail. Il y avait un côté social fort dans l'entreprise.

Marcel Henry, ancien salarié de l'entreprise Bolloré

Autour de l'entreprise règne un paternalisme empreint de religion catholique avec une  ambiance familiale au patronage et au club de foot « maison »,  mais en 1981, l'entreprise est au plus mal. C'est alors que Vincent Bolloré revient des Etats Unis et trouve un accord avec les syndicats pour une baisse des salaires temporaire de 16%.  

Quand c'était un Bolloré (ndrl qui décidait), on marchait les yeux fermés parce que c'était un Bolloré qui reprenait la maison.

Philippe Pétillon, fils et petit fils d'ouvrier

Ce matin, c'est à la vieille chapelle de Kerdevot que s'est déroulée la messe des 200 ans de l'entreprise.