À l’heure où l’environnement est au cœur du débat public, la course au large prend un nouveau bord. Des mesures drastiques pour diminuer son impact environnemental sont mises en œuvre. Un collectif de navigateurs s’est formé à Lorient en réaction à certaines pratiques.
A l’initiative de Roland Jourdain, Paul Meilhat, Arthur Le Vaillant, Gwénolé Gahinet, Stan Thuret et Adrien Hardy, des skippers indignés et engagés se sont rassemblés, à Lorient, autour du collectif « La Vague ». Lors d’une conférence à l’Université Bretagne Sud, ils ont évoqué les changements nécessaires dans la pratique de leur sport. Leur objectif : transformer le milieu de la voile en continuant de le pratiquer tout en limitant les effets écologiques qu’il a sur la planète.
La course au large : des conséquences sur les océans et ses habitants
Le souhait à long terme de ces marins est non seulement de pouvoir naviguer autour de la planète avec la force du vent, mais aussi de vivre plus écologiquement, d’être le moins chargé à bord des voiliers, et de fabriquer de nouveaux bateaux plus propres pour l’environnement.
Outre les conséquences environnementales, les incidences sur la faune et la flore sont aussi prises en considération. Il y a 10 ans, Jean-Baptiste L’Ollivier, skipper à la retraite, heurtait de plein fouet une baleine lors d’une de ses courses au large. Il revient sur cet évènement qui a marqué sa carrière.
Oh merde ! Je viens de taper la baleine ! Il y a du sang !
Il y’a 10 ans, Jean-Baptiste L’Ollivier, skipper à la retraite, heurtait de plein fouet une baleine lors d’une de ses courses au large. Il revient sur cet évènement qui a marqué sa carrière
"Nos métiers ont un impact important et nous l’avons trop laissé grandir"
Depuis quelques temps, une conscience collective autour de l’impact écologique touche une majeure partie de la population. Les navigateurs sont en première ligne.
Pour Arthur Le Vaillant, skipper et membre du collectif « La Vague », une chose est sûre : "quand on parle de réchauffement climatique et de biodiversité et qu’on met tous ces sujets côte à côte il y a quand même quelque chose de très urgent et il faut se bouger pour agir".
Pour François Gabart, il faut que les acteurs de la course au large soient exemplaires car elle est observée de près par le monde du nautisme.
Le skipper François Gabart veut donner l'exemple
"Cet amour de l’océan, cette course au large, c’est se balader sur le plus grand terrain de jeu du monde" ajoute Roland Jourdain. Pour garder cet engouement de l’océan, il faut le protéger. Pour lui, il ne faut pas oublier que notre monde s’agrandit et que les ressources diminuent.