Gras de Douarnenez. Patrice Goyat, Den Paolig 2022. « God save the kouign-amann ! »

Les Gras de Douarnenez sont officiellement ouverts avec, ce samedi en fin d’après-midi, l’intronisation du Den Paolig, le roi du carnaval chargé de veiller pendant cinq jours sur les festivités. Ambiance.

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Pour cette édition 2022, c’est une reine qui a été choisie. Ou plutôt un homme qui, chaque année, au moment des Gras, se déguise en femme. Patrice Goyat, en caricature géniale de la reine Elisabeth II, a donc revêtu la couronne royale, sous les yeux amusés du public nombreux rassemblé sur la place des halles à Douarnenez. "Quand on m’a proposé de devenir le Den Paolig, j’ai dit oui à une condition : que je sois montée au fronton des halles en reine" raconte-t-il. Car, du haut de la bâtisse, la reine-mère en papier mâché va veiller, elle aussi, sur ses sujets. Et sa réplique humaine sillonner la ville jusqu’à mercredi.  

So british  

Drapé dans un manteau rose du plus bel effet, coiffé d’une perruque blanche et vêtu d’une jupe à carreaux "so british", Patrice Goyat s’est fendu d’un discours décalé, convoquant la famille royale d’Angleterre, rappelant "le moment de grâce" que sont les Gras. Et tout cela avec une pointe d’accent anglais. Avant de saluer la foule, en agitant une main gantée de noir, le Den Paolig version Buckingham a lancé pour conclure : "God save the kouign-amann !".  

Le choix de ce déguisement fait écho aux Gras de 2019 où Patrice Goyat, déjà grimé en reine Elisabeth, assistait à un remake du mariage de Harry et Meghan. « Tout est parti de là, sourit-il. Mais demain dimanche, pour le défilé, je vais laisser la reine se reposer et je porterai le costume d’une ancienne commerçante de Douarnenez ». Une femme, encore et toujours parce que, note-t-il « dans les ports de pêche, ce sont elles, les femmes, qui régentent tout. Les joies comme les peines ».

Il confie, entre deux tasses de thé, qu’il achète ses manteaux de femme par correspondance « au nom de [son] épouse. A force, ceux qui m'envoient les colis doivent se dire que ma femme a des goûts de chiotte" rigole-t-il.

Le nouveau Den Paolig a à peine le temps de terminer sa phrase qu’une horde de majorettes, en manteaux roses (décidément !), vient l’entourer pour la photo de famille, sous l’œil goguenard des gardes royaux.

Les Gras, cela fait partie de notre histoire, c’est inscrit sur notre carte génétique. En tout cas, rions tant que nous pouvons encore le faire

Patrice Goyat, Den Paolig 2022

Patrice Goyat, ancien cadre d’un établissement médico-social, est tombé dans les Gras dès l’enfance. "C’est un vent de liberté qui s’engouffre dans les ruelles de Douarnenez, dit-il. Les Gras, cela fait partie de notre histoire, c’est inscrit sur notre carte génétique. En tout cas, rions tant que nous pouvons encore le faire".  

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