La 6ème édition de la route de l'ardoise s'est élancée aujourd'hui de Port-Launay dans le Finistère. Une randonnée fluviale de cinq jours où plusieurs bateaux vont naviguer sur le canal de Nantes à Brest et passer les différentes écluses. L’objectif : promouvoir la navigation d'eau douce sur le canal. Un éloge à la lenteur et la quiétude.
"La notion de marins d’eau douce, ça a un petit côté péjoratif et moi ça me fait doucement rigoler." Yannick Daniel est à la barre de la Rosily. Son navire ouvre la voie pour cette 6ème édition de la route de l'ardoise, une randonnée fluviale sur le canal de Nantes à Brest. "Vous allez voir au passage de l'écluse, il y a ça de chaque côté, explique le capitaine en montrant entre ses mains un espace d'à peine 30 centimètres. C’est du sport."
La péniche de commerce a le plus fort tirant d'eau de la flottille. Si elle passe, tout le monde suit. Pendant les cinq prochains jours, plusieurs bateaux vont naviguer sur le canal et passer les différentes écluses.
Sous les ordres du capitaine, Mathis, le matelot, se familiarise aux rudiments de la navigation sur le canal. Il apprécie la lenteur et la quiétude. "Ça fait du bien, il y a de l'air frais" :
"C'est la tranquillité"
"On sort dehors et c'est beau, explique Mathis. C'est la tranquillité aussi car le moteur ne fait pas beaucoup de bruit. On est sur des bateaux pour un regroupement et c’est un bon moment à vivre ensemble."
Dans le sillage de la Rosily, une petite dizaine de bateaux et un kayak : celui de Lea Jamelot qui a découvert la discipline sur le canal. Après deux participations aux JO, elle n’a pas eu son ticket pour Paris 2024 mais rebondit avec un projet un peu fou en 2025 :
"En juin prochain, je voudrais partir de l'écluse Saint Félix, la numéro une à Nantes et parcourir les 368 kilomètres du canal et les 237 écluses à la pagaie dans un bateau comme celui-là. Je souhaite montrer que l'Argoat est aussi beau que l'Armor, que c'est un beau terrain de pratique."
Le canal, du temps et de l'argent pour l'entretenir
Un terrain de jeu qui nécessite beaucoup d’entretien, tant sur le chenal que sur les écluses. Beaucoup de temps et de l’argent. La route de l’ardoise, annulée à plusieurs reprises, est là pour le rappeler et dégripper la machine. "C’est focus sur le canal ! On essaye de créer une dynamique pour obliger la région, nouvellement propriétaire, à faire des travaux. Il faut qu’on navigue. Il faut qu’on passe."
Les navigateurs ont 80km à parcourir et 35 écluses à passer en 5 jours.
Avec Claire Louet.