Le 21 septembre marque la journée mondiale contre la maladie d’Alzheimer. En France, 225.000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Il y aurait aujourd'hui environ 900.000 malades dans notre pays, dont 65.000 en Bretagne. De plus en plus de structures proposent des accompagnements adaptés pour ces patients, dès les débuts de la maladie. A Douarnenez, un accueil de jour stimule les patients et offre un instant de répit à leurs proches.
"Au début, les gens sont un peu frileux à l’idée de venir à l’accueil de jour, reconnaît Anne, aide médico-psychologique de la structure à Douarnenez, dans le Finistère. Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer a été posé, c’est douloureux. Ici, on essaye de dédramatiser cette pathologie et on tente de le faire dans la bonne humeur alors les gens reviennent avec le sourire."
Rita semble en effet rayonner. Sa fille lui retire doucement sa veste. "Je vais y aller maman, passe une bonne journée. Tu sais où est ta place ? " Rita file s’asseoir avec ses compagnons du jour. Jo, Marceau, Louis, René.
"L’accueil de jour me permet de souffler un peu, confie sa fille, Silke. Maman est venue vivre à la maison. Les jours où elle est ici, je peux faire autre chose. Sinon, avec la fatigue, j’ai peur de devenir un peu maltraitante avec ma famille."
Rita est déjà happée par le groupe. Une tasse de café, la lecture des nouvelles du jour dans le journal… "Nous avons des petits rituels avec les participants, c’est important qu’ils aient des repères" explique Anne. Et ça y est, la journée est partie.
Un accueil ouvert tous les jours de la semaine
Depuis 15 ans, l’accueil de jour gériatrique de Douarnenez est ouvert tous les jours de la semaine de 9h30 à 16h30. Une douzaine de patients sont reçus chaque jour.
L’aide médico-psychologique lance un jeu. "Notre objectif, c’est de maintenir leur autonomie au maximum. Nous faisons beaucoup de stimulations physiques et intellectuelles, dans la bonne humeur."
Annie est ravie de fréquenter l’accueil de jour depuis un an. "On rencontre du monde ici, tandis qu’à la maison, je suis seule."
Lucide, Louis confie : "Je viens ici parce que j’ai la maladie d’Alzheimer. Ça nous permet de parler avec d’autres personnes, de faire connaissance. Et puis, reconnaît-il, cela fait un peu de repos pour ma compagne parce que j’ai besoin d’accompagnement."
Avec le jeu, ou le journal, les souvenirs remontent à la surface. Les malades évoquent des histoires d’hier. "La mémoire immédiate s’abîme, mais celle du passé reste plus longtemps. Nous essayons de nous en servir."
"Ici, conclut Anne, nous avons choisi de voir le verre à moitié plein et pas le verre à moitié vide. Regarder ce que tous sont encore capables de faire, plutôt que ce qu'ils ne peuvent plus... Nous cherchons toujours le positif."