Près de 1 200 personnes sont mobilisées ce samedi 2 septembre place de la résistance à Quimper pour soutenir les écoles Diwan, touchées de plein fouet par la réduction des contrats aidés.
Plusieurs manifestations ont lieu ce samedi matin contre la baisse des contrats aidés, annoncée par le gouvernement. A Nantes, mais aussi à Quimper, où 1200 personnes se sont rassemblées place de la Résistance. Des membres d'associations, de collectivités locales, mais aussi personnels et soutiens des écoles Diwan, le réseau d'établissements en langue bretonne, où 45 postes en contrats aidés ont été refusés et 39 autres restent encore menacés.
Réduction des contrats aidés
Les emplois aidés subissent des coupes en effet drastiques depuis cet été. On comptait 10 000 emplois aidés en Bretagne, en 2016, chiffre annoncé par le Conseil Culturel de Bretagne, lequel s'inquiète de l'annonce du gouvernement concernant ces contrats. Ce dernier en effet décidé de les réduire d'un tiers d'ici à 2018, les jugeant inefficaces et coûteux. Les associations, comme Diwan, ne voient pas très bien comment elles pourront fonctionner sans ces contrats.
Rentrée difficile pour Diwan dans ces conditions
Le réseau Diwan est particulièrement touché par cette mesure. Stéphanie Stoll, sa présidente ne décolère pas. Les 50 établissements Diwan de la région emploient 207 personnes, dont 141 contrats aidés. "Soit trois-quart des emplois" dit-elle "pendant l'été, 51 de ces contrats ont été validés, puis le 8 août, nous avons eu 45 refus. 39 contrats sont en attente de renouvellement sur les six prochains mois. En tout, nous en sommes à 84 postes sur la sellette."
"Tout le monde convient qu'on ne peut pas laisser Diwan sur le carreau. On nous prête une oreille attentive, mais on veut des solutions et rapidement", a t-elle souligné alors que le réseau s'apprête à faire face à sa "pire rentrée depuis des années". "Plusieurs écoles n'ouvriront pas lundi et d'autres le feront avec un fonctionnement dégradé. Des parents assureront la garderie ou le service à la cantine"
Les élus alertés
Diwan a alerté les élus bretons. "Nous demandons une solution en urgence, pour la rentrée. Diwan exerce une mission de service public, avec des moyens trop précaires. Il faut débloquer les contrats".
L'interview d'Anna-Vari Chapalain, directrice Diwan Breizh, recueillie par Bleuenn Le Borgne et Julien Le Bot
La réaction de Loïg Chesnais-Girard, Président du Conseil régional de Bretagne
Le président de la région Bretagne dénonce une décision prise sans concertation et préjudiciable à des associations telles que Diwan. Il demande à l'Etat des mesures d'exception pour Diwan qui assure des missions de service public d'éducation.
« Parce que Diwan représente un maillon essentiel du service public d’éducation en Bretagne, et parce que la décision sans concertation, ni délai, d’arrêter les emplois aidés impacte violemment l’association Diwan, je comprends les réactions d’alerte et demande que les mesures d’exception proposées aux employeurs publics recourant aux contrats aidés dans leurs missions de service public, soient étendues aux écoles Diwan.
Au-delà du cas urgent de Diwan, en raison de l’imminence de la rentrée, j’ai écrit au Premier Ministre afin de le sensibiliser à la situation des associations et des collectivités locales. »
Plus de 4 000 élèves en Bretagne
Le réseau Diwan est composé de 46 écoles, six collèges et un lycée implantés dans les cinq départements de la Bretagne historique. Il a accueilli l'an dernier quelque 4 270 élèves et assure une scolarité gratuite et laïque.