Après les séismes qui ont frappé la Turquie et la Syrie et fait plus de 35 000 victimes, l'émoi est vif dans la communauté turque en France. À Quimper, plusieurs actions seront menées en fin de semaine pour recueillir des fonds qui seront reversés à des associations turques.
La télévision reste allumée en permanence et devant les images insoutenables qui tournent en boucle, les visages sont graves, comme hébétés. Quimper compte la plus grosse communauté turque du Finistère avec 350 à 400 familles. Beaucoup, venues pour travailler dans les usines agroalimentaires ou dans le bâtiment, sont originaires d’Anatolie, région dévastée par le séisme.
"Tout le monde a un proche et de la famille là-bas, rapporte Umit Caska, président de l'Association culturelle turque de Quimper, qui poursuit. On a les larmes aux yeux. Et puis le sourire parfois, car chaque jour des personnes sont sauvées. Encore une, ce matin, au bout de 170 heures, c'est un miracle. Donc, on ne s'endort et on ne se réveille malheureusement qu'avec ça !"
Collecte de fonds pour envoyer sur place
Pour venir en aide aux victimes qui se retrouvent à la rue, les associations culturelles des Turcs de l’Ouest ont lancé un appel à la solidarité. Plutôt que d’expédier du matériel inutile pour un coût élevé, la communauté a choisi de recueillir des fonds, pour les envoyer sur place. À Quimper, 25 000 euros ont déjà été récoltés.
Des familles suspendues au téléphone
Plusieurs fois par jour, la famille Karalar, originaire de Gaziantep est suspendue au téléphone avec Myriam, leur cousine. Vivant à Quimper, elle est partie en Turquie en fin de semaine à la recherche de ses proches. Au bout du fil, elle raconte : "Les enfants ne sont pas bien du tout. Ils ne veulent plus rentrer à la maison. Ils ont peur que ça tremble encore..."
Des appels empreints d'émotion pour ces Turcs de Quimper qui refusent de rester impuissants. Solidaire, toute la famille participera à la vente de plats cuisinés au profit des victimes du tremblement de terre ces vendredi et samedi 17 et 18 février, avec l’Association culturelle turque de Quimper et la Maison pour Tous de Penhars.
(KV avec Claire Louet)