Le rat de Sein en passe d'éradication sur la petite île bretonne

Une vaste campagne de dératisation est en cours sur l'île de Sein, afin d'éradiquer le "rattus norvegicus", plus connu sous le nom de rat brun ou surmulot. Cette espèce est très présente sur les îles bretonnes et représente une vraie menace pour la biodiversité.

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"Les rats ça apporte des maladies et ça nuit à la biodiversité, surtout quand il commence à y en avoir beaucoup", assure mercredi à l'AFP Dominique Salvert, le maire de la petite île du Finistère.

"Les rats détruisent les canalisations et les fils électriques, s'en prennent aux denrées alimentaires, véhiculent des maladies qui peuvent être graves, voire mortelles pour l'homme, et ont un impact sur la faune insulaire et notamment les reptiles, les oiseaux nicheurs, les musaraignes ou les oeufs d'oiseaux marins", détaille Louis Dutouquet, à la tête de cette campagne inédite.

Introduits en France puis sur les îles à partir des années 1800 depuis la Chine ou la Mongolie, les rats colonisent 80% des îles du globe, selon le spécialiste.
 

700 rats en deux semaines

Depuis le 6 septembre, début de la campagne, 700 rats bruns (rattus norvegicus) auraient été piégés par les 1 100 boîtes installées sur les 60 hectares de l'île. Dans chaque boîte un appât, qui une fois ingéré provoque la mort dans les trois à quatre jours.
 

Une campagne similaire a déjà été menée l'hiver dernier sur l'île de Molène"à priori désormais totalement débarrassée de ses rats", assure Louis Dutouquet. Les îles procèdent généralement à des campagnes de dératisation ciblées. Jamais encore une campagne n'avait été menée sur l'ensemble d'une île habitée avec l'objectif d'éradiquer complètement le rongeur, particulièrement à l'aise dans l'eau.

"Le surmulot est un excellent nageur, ce qui lui permet de passer d'un îlot à l'autre au gré des marées", assure le spécialiste, précisant qu'il peut nager plus de 800 mètres et rester jusqu'à 72h dans l'eau.

 

Comprendre d'où ils viennent

Les rats récupérés lors de ces campagnes sont étiquetés, congelés puis envoyés à l'Inra pour des autopsies et autres analyses. Objectif : mieux comprendre comment ils sont arrivés sur les îles, combien il y avait d'individus au départ, etc.

Les gares maritimes desservant les îles, ainsi que les bateaux de la compagnie Penn Ar Bed ont également bénéficié de cette campagne afin d'éviter une réinfestation. 

Menée dans le cadre du programme TEPCV (territoires à énergie positive pour la croissance verte), la campagne devrait être conduite en 2019 sur d'autres petites îles bretonnes et notamment Hoëdic.
 
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