La telline, est un petit mollusque pêché sur la côte atlantique. Un coquillage particulièrement prisé des Espagnols, Portugais, des Italiens et des Japonais. Après quelques années difficiles, la pêche reprend et c'est actuellement la pleine saison. Reportage dans le sud Finistère.
La telline, ça vous dit quelque chose ? C'est une cousine de la palourde, un petit coquillage bi-valves, qui vit enfoui à quelques centimètres sous le sable. Si le mollusque s'est toujours plu sur le littoral breton, il reste assez méconnu et sa pêche relativement récente. Elle est d'ailleurs aujourd'hui essentiellement destinée à l'export, car sa chair est particulièrement appréciée en Espagne, au Portugal, en Italie ou au Japon. Pour sauver la ressource, les pêcheurs ont dû mettre en place des mesures réglementaires il y a quelques années. Aujourd'hui, la telline est revenue en quantité, mais les professionnels restent prudents.
De moins en moins de pêcheurs de telline
Trois heures avant la basse mer, c'est le rendez-vous des pêcheurs de telline du sud-Finistère. Des pêcheurs de moins en moins nombreux. En dix ans leur nombre a été divisé par deux. Ronan Le Corre, qui pêche le coquillage depuis 1987, connaît bien l'animal : "En 30 ans il y a eu des hauts et des bas, explique t-il, c'est du vivant. Il y a des années, où il y a des quantités, des années moins et d'autres, pas du tout. En Vendée par exemple, il a fallu 18 ans pour que la telline revienne !"
Une réglementation pour sauver la ressource
En Bretagne pour sauver la ressource, la profession s'est organisée en mettant en place une réglementation. Les horaires de pêche ont été limités entre 6 h et 22 heures, des quotas individuels instaurés et seul un maillage de 8 mm autorisé. Des mesures, qui ont permis le retour du coquillage. Ronan, de l'eau jusqu'aux genoux peut continuer à pousser sa drague à telline, sur le fond de la baie d'Audierne. En trois heures avec son gendre, ils vont pêcher une dizaine de kilos chacun. L'année dernière, ils auraient dû rester deux fois plus longtemps dans l'eau pour la même quantité de coquillages.
La question de la qualité de l'eau de mer
Pourtant, le pêcheur souhaite rester vigilant. Il alerte sur la qualité des eaux : "Nous tirons la sonnette d'alarme pour dire qu'il y a un vrai problème sur la qualité des eaux littorales et en même temps qu'on a un problème de maladies récurrentes et de manque de natalités. Donc ce sont trois problèmes principaux que nous pouvons constater en tant que sentinelle du milieu." Les zones de pêche peuvent ainsi être restreintes par des pollutions. C'est le cas de la baie de Douarnenez, actuellement, riche en telline, et inaccessible pour cause de toxines.