Pour faire des yaourts, ou du fromage blanc, il faut du lait, du savoir faire et... de l'électricité. Virginie Bégoc, éleveuse à Saint-Pabu dans le Finistère, s'interroge sur les mois à venir. Ses vaches ont besoin d'être traites, son unité de transformation a besoin d'énergie pour faire tourner pasteurisateur et étuve. Que se passera-t-il si l'électricité est coupée pendant deux heures ? Elle a prévu un plan B, mais elle s'inquiète.
"Vous voyez ces demoiselles, elles ont besoin d'être traites deux fois par jour, tous les jours de l'année". Dans ses pâturages de Saint-Pabu, Virginie Bégoc s'interroge. Comment traire 120 vaches sans électricité, c'est tout bonnement impossible, explique l'éleveuse. "Nous sommes dans un flou total, on ne sait pas du tout où on va."
Sous le hangar, Virginie Bégoc a préparé une génératrice au cas où... "On la branche sur la prise de force du tracteur et ça pourra permettre de faire fonctionner la salle de traite ou la laiterie, détaille-t-elle, mais cela veut dire faire tourner le tracteur, 17 litres de carburant à l'heure, c'est une hérésie pour l'environnement. Ce n''est pas une solution pour la planète."
Une laiterie gourmande en énergie
La jeune éleveuse n'a guère le choix. Elle transforme une partie de son lait sur l'exploitation pour fabriquer yaourts, fromage blanc et beurre. "C'est 10% de notre lait et ça représente 30 % de notre chiffre d'affaire" commente Virginie.
Et pour tout cela, il faut de l'énergie. Le lait est d'abord pasteurisé à 80 degrés, puis les yaourts sont placés pendant 4 heures dans des étuves à 45 degrés pour que les ferments puissent travailler. Ensuite, il faut des chambres froides pour conserver les produits dans de bonnes conditions.
Les délestages seront normalement annoncés par mail ou sms, mais "s'il y a des coupures, il n'y a plus de production possible" redoute Virginie. Sans électricité, pas de yaourts !